L’Officiel des transporteurs : Quelle perception avez-vous de la filière transport de marchandises ? Quelle vision ?
Jean-Baptiste Djebbari : Le transport routier, qui représente aujourd’hui près de 88 % du transport terrestre hors oléoducs, est effectivement absolument essentiel à l’activité économique de notre pays. Il présente d’indéniables atouts en termes de souplesse dans les réponses aux besoins de transport et d’irrigation des territoires. Je ne conçois pas les modes de transport en opposition entre eux mais comme complémentaires dans les réponses qu’ils apportent à notre économie et à la population. Il est vrai que le transport routier a une image souvent négative pour le grand public, mais celle-ci doit être battue en brèche. Je salue notamment les efforts de la profession en faveur de la transition énergétique et les progrès considérables qu’elle a accomplis en ce domaine. (...)
L'OT : Quelle va être la position défendue par la France dans le cadre de la nouvelle Commission européenne (paquet Mobilité, trilogues, etc.) ?
J.-B. D. : Le gouvernement est parfaitement conscient du contexte de forte concurrence qui règne dans le secteur du transport routier et de la nécessité de renforcer la régulation sociale du secteur à l’échelle de l’Union européenne. Dans ce cadre, le gouvernement est totalement mobilisé avec ses partenaires de l’Alliance du routier pour faire aboutir rapidement les négociations européennes en cours sur le paquet Mobilité. (...)
L'OT : Quel est aujourd’hui votre message aux entreprises et aux fédérations professionnelles (FNTR, TLF et OTRE) qui dénoncent "un mauvais coup" aux entreprises ?
J.-B. D. : Le gouvernement souhaite apporter des réponses concrètes aux préoccupations du secteur et ne pas le mettre en difficulté. (...) La discussion sur le financement des infrastructures a été engagée lors des travaux préparatoires au projet de loi d’orientation des mobilités et poursuivie sur la base des pistes proposées par le Conseil d’orientation des infrastructures. Après plusieurs rencontres au cours desquelles ont été abordées différentes hypothèses de financement, le gouvernement a choisi, outre la contribution renforcée du secteur de l’aérien, la diminution de 2 cts du remboursement de la TICPE. Il s’est parallèlement engagé à ce qu’il n’y ait pas d’autre augmentation du gazole professionnel jusqu’à la fin de la mandature. Cette programmation non seulement inscrit le réseau routier et sa qualité dans ses priorités, mais réaffirme que les contributions déjà assurées et acceptées par les usagers de la route sont fléchées au bon niveau, à la politique d’investissement de l’État dans les transports. Le secteur du transport routier de marchandises est l’un des principaux utilisateurs des infrastructures routières, notamment des routes nationales non concédées, c’est pourquoi il est légitime de le faire contribuer davantage au financement de son entretien. La route paye la route.
> Lire l'intégralité de l'interview dans L'Officiel des transporteurs n° 2996 du 15 novembre 2019.