Programme peu connu mis en œuvre dans le cadre du développement du fret ferroviaire, Ulysse Fret est à quelques mois de sa finalisation. Révélé le 23 mai 2023 par l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, ce programme de 4 milliards d'euros (Md€), financé pour moitié par l’Etat, franchira une étape cruciale en juillet 2024.
Cette date marquera, en effet, "la finalisation du calendrier de mise en œuvre des investissements présentant le plus fort effet de levier de développement pour le fret ferroviaire. Ces investissements intègreront la préservation du réseau de lignes capillaires et le développement du transport combiné", indique Laurent Marseille, directeur du programme Ulysse Fret.
Convergence de vision. Maître d’œuvre de la majorité du programme, SNCF Réseau travaille en lien étroit avec l’Alliance 4F et la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités (DGITM) pour aboutir à la convergence de vision recherchée.
Six segments. Telles qu’elles ont été identifiées préalablement depuis septembre 2023, date de début du programme Ulysse Fret, six grandes catégories d’investissements ont été identifiées : voies de service et triages, lignes capillaires, installations terminales embranchées (ITE), digitalisation, mise au gabarit, plateformes de transport combiné et ajout de capacités pour le réseau. Ce dernier item est celui qui devrait bénéficier du plus fort investissement. Avant les arbitrages rendus en juillet 2024, son montant est estimé aujourd’hui à 2,350 Md€.
Le privé sollicité. Toutes les opérations ne pourront, toutefois, pas être conduites du fait de la nécessité de rester dans l’enveloppe fixée de 4 Md€. Pour autant, des investissements privés dans la création de nouveaux chantiers de transport combiné permettront d’étoffer le volume des opérations réalisées.
Accélération attendue. Reste la délicate question du calendrier effectif des travaux à l’heure même où des lignes capillaires fret continuent d’être fermées, Provins-Villiers-Saint-Georges étant l’une des dernières en date.
"Nous nous efforçons de faire preuve d’ingéniosité pour raccourcir le processus d’engagement des travaux. Dans les victoires rapides que nous souhaitons obtenir figure l’augmentation de la capacité résultant de la possibilité donnée aux trains de fret de stationner durant un court laps de temps sur les raccordements. Nous pouvons aussi engager des travaux dans les triages fonctionnant par gravité dans des délais relativement courts", explique Paul Mazataud, directeur du programme fret ferroviaire de SNCF Réseau.
La fin des négociations. Pour Philippe François, président de l’association Objectif OFP, "l’enjeu est de savoir où l’on en est des négociations autour des CPER puisque c’est à l’issue de leur signature que nous pourrons enfin avoir une vision globale des moyens financiers qui seront consacrés à la pérennisation / modernisation des lignes capillaires fret". Avant de conclure en indiquant que "l’accélération attendue des prises de décision doit conduire à obtenir des résultats rapidement."