Demande du marché oblige, les constructeurs de chariots ont davantage mis l’accent sur l’automatisation et la "smart logistique" (logistique intelligente) lors du CeMAT 2016, du 31 mai au 3 juin à Hanovre en Allemagne. Pour autant, en coulisses, les troupes se préparent à une nouvelle bataille : celle des énergies. "D’ici 20 ans, les chariots thermiques n’existeront plus", prédit Renaud Formentel, responsable formation commerciale chez Still. En conséquence, les gammes s’étoffent de nouveaux modèles, qui du GNV, qui de l’hydrogène, qui de l’hybride et, dans les gammes électriques, qui du lithium-ion.
Plus cher à l'achat, plus économe à l'usage
Les échanges avec les différents acteurs lors du CeMAT laissent d’ailleurs penser que cette dernière technologie est celle sur laquelle les constructeurs misent le plus. Certes, la batterie coûte entre 4 et 8 fois plus cher qu’une batterie classique au plomb… Mais les économies promises semblent compenser l’écart : possibilité de biberonnage, durée de vie plus importante et économie de place, car cette énergie ne nécessite pas de salle de charge, contrairement aux chariots électriques traditionnels lorsque l’on dépasse les 50 kW installés…
Fenwick-Linde, absent du CeMAT depuis 2014 mais qui tient quand même salon quelques semaines avant, travaille d’ailleurs actuellement sur le moyen de recharger la batterie par induction grâce à une plaque au sol permettant une recharge à n’importe quel moment sur un emplacement déterminé au préalable, à côté des quais de déchargement ou des lieux de pause.
En attente de clients
Si les constructeurs y croient, les clients ne se bousculent pourtant pas encore. En effet, les fabricants peinent à donner des noms de clients qui auraient fait ce choix de façon massive… D’aucuns expliqueront que toute nouveauté a besoin de temps pour séduire, surtout en ces périodes de crise où le manque de visibilité des entreprises ne leur permet pas toujours d’engager de tels investissements.
Néanmoins, pour ceux qui veulent démarrer doucement, il est possible de mettre en place une flotte mixte avec chariots électriques classiques et d’autres au lithium-ion. "L’argument du gain de place promis par le lithium-ion tiendra toujours dans ce cas, à partir du moment où les 50 kW ne sont pas dépassés", note Renaud Formentel.
Nouvel acteur
En attendant, la presse professionnelle internationale semble valider le choix des constructeurs, puisque lors de l’édition 2016 des Ifoy (International Forklift Truck of the Year), c’est BYD, un fabricant chinois inconnu du marché des chariots il y a encore un an, qui a retenu les faveurs du jury, dans la catégorie "Chariots à contre-poids de moins de 3,5 tonnes". Ce constructeur, avant tout fabricant de batteries pour la téléphonie et l’automobile, a conçu l’ensemble de sa gamme de chariots avec la technologie du lithium-ion.
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