La constitution potentielle d’un réseau fluvial entre Nantes et Saint-Nazaire vient de subir un sérieux revers avec la décision prise par Airbus de reporter ses acheminements sur la route. Le service fluvial (240 rotations en 2018) avait été mis en place au début de l’année 2018 pour une durée de cinq ans. Il permettait notamment d’éviter l’emprunt du pont de Cheviré, un itinéraire très fréquenté du périphérique nantais.
Des conditions environnementales plus performantes
À l’issue du contrat, Airbus a finalement privilégié le retour à la route pour le transport de sections d’Airbus A330 et A350 entre les usines Airbus Atlantic de Nantes et de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire. Ainsi que l’indique son service presse, "il s’est avéré après étude que la solution routière offrait des conditions économiques et environnementales plus performantes. C’est pour cette raison que nous avons choisi cette solution, en coordination avec les services de l’Etat et les institutions locales". Avant de compléter en indiquant que "l'organisation des convois (une centaine par an) et le choix de l'itinéraire (une soixantaine de kilomètres) ont fait l'objet de nombreuses discussions avec les services de l'État pour minimiser au maximum l’impact sur les riverains".
Des circulations impactantes
C’est donc une circulation nocturne (exceptionnellement diurne) qui a été privilégiée, mise en œuvre depuis début janvier 2023 les mardis et jeudis soir. Cette solution routière, déjà utilisée à moindre fréquence par le passé lors de l’indisponibilité de la barge ou en cas de besoin industriel pour raccourcir les délais de transport, présente comme handicaps majeurs d’empêcher tout dépassement des convois exceptionnels et d’imposer des réductions de vitesse aux automobilistes ou aux transporteurs routiers circulant derrière les convois.
Un créneau de dépassement a cependant été mis en œuvre à mi-parcours pour limiter l’impact de ces transports exceptionnels composés de deux camions et d’un véhicule d’escorte. Le trajet de ces convois dure 2 heures à l’aller et 1 h 30 au retour.
Le choix du biogaz
Le volet environnemental de l’opération comporte l’obligation pour le transporteur sélectionné (IDEA Transport à Nantes) d’utiliser du biogaz pour améliorer significativement la performance environnementale des transports. Les tracteurs ainsi alimentés permettent de réduire de 90 % le taux d’émission de CO2.
À la faveur de la remontée progressive des cadences d’assemblage des A330neo et des A350, le nombre de convois précités devrait augmenter dans les années à venir.