"Nos territoires ont estimé que c’était le moment d’exprimer plus visuellement leur hostilité au projet gouvernemental de réduction de 2 centimes de la ristourne gazole". Jean-Marc Rivera, secrétaire général de l’OTRE, l’assure : les adhérents de l'Organisation des transporteurs routiers européens considèrent que le choix du dialogue avec les pouvoirs publics a atteint ses limites. Après concertation auprès de la base, une journée d’action a donc été décidée. Elle se tiendra le samedi 7 décembre. Les transporteurs présents sur le bitume auront pour cible les zones de stationnement aux frontières où se retrouvent régulièrement les conducteurs venus d’Europe centrale et de l’Est, considérés comme les représentants d’une concurrence déloyale. Les Régions OTRE ont donc emboîté le pas des Hauts-de-France, théâtre ce jeudi 28 novembre du premier mouvement de grogne contre le rabotage de la ristourne gazole, opération menée conjointement avec la FNTR du Pas-de-Calais.
Méfiance
Les transporteurs français estiment que le projet gouvernemental accentue la distorsion de concurrence avec leurs homologues étrangers, ces derniers échappant à cette fiscalité puisqu’ils n’effectuent pas le plein de gazole en France. Malgré le vote du Sénat du 25 novembre, l’OTRE reste méfiante. Les sénateurs ont, en effet, retoqué l’article 19 dans le PLF 2020 (Projet de loi de finances) qui contient les dispositions relatives à la réduction de la ristourne gazole. Le débat va se concentrer à présent à l’Assemblée nationale en commission mixte paritaire, où les élus LREM sont majoritaires. De fortes chances donc que le projet retrouve une seconde vie.
Au cœur du débat, l'éco-contribution
L’OTRE entend remettre au cœur du débat la proposition d’éco-contribution qu’elle défend depuis des mois. Laquelle consiste à porter cette nouvelle fiscalité (pour les infrastructures) sur l’acheteur de transport, mode opératoire qui aurait pour vertu d’inclure les transporteurs étrangers. "Nous savons que beaucoup de députés partagent notre vision. Le ministre (Jean-Baptiste Djebbari, Ndlr) déclare qu’il ne sait comment mettre en place un tel mode opératoire sur les donneurs d’ordre étrangers mais il n’a pas fait le travail pour y parvenir. Nous l’appelons à revoir sa copie", souligne Jean-Marc Rivera, qui précise que "les adhérents ne veulent pas mettre en place de mouvement qui aurait une incidence forte sur la vie des citoyens". D’où, notamment, le choix d’un samedi…Pour l’heure, les autres fédérations du transport routier de marchandises – hormis peut-être en région – ne s’associent pas à la journée d’action du 7 décembre.