Les transporteurs du Nord sont descendus sur les routes

Très tôt le matin, les transporteurs membres de l'OTRE, d'un côté, et de la FNTR, de l'autre, ont occupé les routes entre la frontière belge et la France.

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Comme ils l’ont annoncé le 21 novembre dernier, les transporteurs du Nord ont organisé une journée d’action dans leur région. Des blocages filtrants ont eu lieu à la frontière belge et dans le nord de la France à l’initiative de la FNTR Pas-de-Calais et de l’OTRE Hauts-de-France. Retour sur cette journée démarrée très tôt ce matin.

C’est dès 4 h 00 du matin que Claude Baralle et ses troupes ont pris position dans la zone industrielle de La Sentinelle pour se rendre vers la frontière belge. Une soixantaine de chefs d’entreprise se sont mobilisés, selon le responsable OTRE des Hauts-de-France – une trentaine en camions et une trentaine en véhicules légers "pour ne pas pénaliser leur entreprise" –, qui ont ensuite opéré un retour vers l’Hexagone afin de mettre en place des barrages filtrants. "Nous avons laissé passer les véhicules français et bloqué les poids lourds étrangers qui arrivaient de Belgique", indique Claude Baralle, selon lequel la manifestation s’est déroulée dans le calme et la sérénité. "Les transporteurs belges ont compris le message, les Roumains ou les Slovènes un peu moins", souligne le dirigeant de Cambrai Logistique.

Retombées médiatiques

Au même moment, comme ils l’avaient prévu dans le plan de marche établi ces derniers jours, les transporteurs du Pas-de-Calais se sont rendus vers les autoroutes A22 et A2 dans le sens Belgique France afin d’organiser également des barrages filtrants. Mobilisés dès 5 h ce matin, David Sagnard, le président de la FNTR 62 et ses confrères, ont dû composer avec une police belge – alertée par son homologue française – qui a coupé la circulation vers la France très tôt ce matin. Une quarantaine de dirigeants ont participé à l’opération selon le patron des Transports Carpentier. "Nous avons obtenu pas mal de retombées médiatiques, assure David Sagnard. Nous avons pu faire acte de la colère des transporteurs, de leur ras-le-bol du matraquage fiscal et de leur rejet de l’article 19 de la Loi de finances 2020 qui prévoit une réduction de 2 centimes par litre d’essences de la ristourne gazole." Deux centimes qui, bien souvent, constituent la marge de certaines entreprises, rappelle ce dernier.

Intimidation préfectorale

Les premiers retours semblent faire état d’une relative indifférence de la part du gouvernement. "Elisabeth Borne (la ministre de l’Ecologie, Ndlr) assure simplement qu’elle sera vigilante par rapport à la répercussion de ces 2 centimes. Mais comment allons-nous pouvoir répercuter une somme aussi modique sur nos factures sans que les chargeurs rechignent ?", se demande David Sagnard.

Le dirigeant patronal tient à faire état, dans le même temps, à l’Officiel des transporteurs, que la préfecture du Pas-de-Calais a usé d’une mesure d’intimidation en lui faisant parvenir la législation – et les sanctions en vigueur – relative aux auteurs de blocages routiers. "On essaie d’intimider les chefs d’entreprise mais cela ne fera que décupler leur colère", déclare le dirigeant nordiste, lequel invite les autres régions à se mobiliser "dès jeudi prochain". De son côté, Claude Baralle indique que si on doit se mobiliser à nouveau le 7 décembre – jour de la journée d’action de l’OTRE nationale –, on le fera jusqu’à ce que le gouvernement retire son article 19 : "C’est une question de survie pour les PME/TPE du transport routier de marchandises".

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