La course entre les constructeurs de camions électriques américains Tesla et Nikola Motors s’accélère. La firme d’Elon Musk vient d’annoncer la signature d’un nouveau contrat de 50 semis avec TCI Transport, une importante société de location américaine basée en Californie, qui opère une flotte de 2 000 camions et remorques en location ou en crédit-bail. Cette commande permettra à des transporteurs de tester par eux-mêmes le camion électrique avant de l’intégrer éventuellement dans leur parc.
Le spectre de la faillite
Au total, Tesla totalise au moins 500 réservations pour ses semis, dont le coût est estimé à 121 000 € pour la version de 480 km d’autonomie et 146 000 € pour celle à 800 km d’autonomie.
Les investisseurs financiers commencent à s’inquiéter sur le groupe qui brûle énormément de cash tout en accumulant les retards de livraison. Le spectre de la faillite a été brandi. Tesla aurait accumulé une dette de 10 milliards de dollars selon le Wall Street Journal, qui note que l’entreprise pourrait être amenée à hypothéquer sa "gigafactory", la plus grande usine de batteries électriques au monde.
L’équivalent de 21 000 commandes
Pour sa part, le frère ennemi Nikola Motors vient d’annoncer qu’il totalisait plus de 6,5 milliards de dollars de commandes pour son camion à motorisation électrique hydrogène (batterie électrique et pile à combustible). La start-up en a profité pour signaler qu’elle n’avait plus besoin de demander un dépôt pour la réservation (contrairement à Tesla), précisant même qu’elle allait rembourser tous les acomptes déjà versés sous 60 jours. Les camions à cabine courte et longue Nikola One et Nikola Two sont annoncés pour 2021, avec une autonomie de 1 900 km, pour un prix de 300 000 €.
Un rapide calcul laisse pantois : Nikola Motors aurait totalisé près de 21 000 commandes, alors qu’aucun nom de client n’a encore filtré pour le moment. La start-up promet justement de communiquer d’ici quelques semaines sur une très grosse commande, émanant d’un groupe américain ayant décidé de basculer toute sa flotte du diesel à l’hydrogène. Contacté par nos soins, le constructeur indique qu’il prévoit de construire une version pour le marché européen, sans donner plus de précision sur une date de sortie.