Radars, sonars, caméras, accéléromètres, thermomètres, détecteurs pneumatiques… ces dispositifs qui font partie de l’Internet industriel des objets [Internet of Industrial Things (IIoT)], envahissent tracteurs et remorques. Un marché qui aiguise l’appétit des ténors américains et chinois du numérique. Et pour cause : d’ici à 2030, il pèsera 14 000 milliards de dollars (12 000 milliards d'euros), constate le Forum économique mondial.
Selon le rapport Internet des objets et souveraineté numérique/Perspectives industrielles et enjeux de régulation, que viennent de sortir l’Institut de la souveraineté numérique (ISN) et l’Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic), les dépenses liées à l’IIoT ont quadruplé en cinq ans à 40 milliards de dollars en 2020 (34 milliards d'euros) dans l’industrie, les transports, l’énergie et les grands réseaux d’infrastructures.
De nouveaux investisseurs
Les dangers sont importants. Les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), Natu (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) et autres BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) investissent déjà des secteurs qui leur étaient initialement étrangers : finance, transports, robotique, santé, industrie…
À terme, leur capacité à traiter les informations provenant de l’industrie, des transports et de la logistique ainsi que des individus et de leur environnement pourrait accélérer la reconfiguration de pans entiers de l’économie. À commencer par la production des voitures et des camions qui figurent déjà parmi les objets connectés les plus richement dotés en capteurs.
Des capteurs pour moduler la prime d’assurance
« Désormais, ces capteurs sont coordonnés par une informatique […] dont les fonctions sont souvent gérées par d’autres sociétés que les constructeurs eux-mêmes », pointe le rapport de l’ISN et de l’Afnic. Si, dans leur majorité, ces capteurs se cantonnent à analyser le fonctionnement du véhicule, certains s’intéressent aussi à l’éco– conduite voire aux paramètres physiologiques du conducteur.
De ce fait, des assureurs y voient l’opportunité de moduler les primes en fonction de la conduite et de l’état de santé du conducteur. Les expérimentations menées sur ce terrain « ont souvent été jugées trop intrusives par les assurés potentiels », constate le rapport de l’ISN et de l’Afnic.
Retrouvez l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3058 du 12 mars 2021.