Quelle est la position de l’OTRE face à l’utilisation des biocarburants ?
L’OTRE défend la place des biocarburants, B100 et HVO, aux côtés du biogaz dans le mix énergétique. L’offre de camions électriques commence à se développer et elle sera pertinente pour la distribution urbaine. L’hydrogène offrira une alternative pour la longue distance à plus longue échéance. Mais, ces solutions nécessitent des investissements colossaux qui ne sont pas à la portée de la plupart des entreprises de transport. Les travaux de la feuille de route de décarbonation auxquels l’OTRE a participé, montrent que cette transition va prendre du temps et il est important de s’appuyer sur l’ensemble des énergies disponibles. Les biocarburants et le biogaz font partie des solutions matures et disponibles pour baisser nos émissions de CO2 dès maintenant. Les transporteurs doivent pouvoir choisir les véhicules et les énergies pour répondre à leurs différents usages.
Parmi vos adhérents, combien utilisent les biocarburants et si oui lesquels ?
Nous avons pu constater que de plus en plus de nos adhérents utilisent des biocarburants, qu’il s’agisse du B 100 ou du HVO. On constate ce phénomène depuis environ cinq ans, avec une accélération cette année car les grandes entreprises doivent maintenant intégrer les transports amont et aval dans leurs bilans de gaz à effet de serre (c’est l’intégration du scope 3). Le B100 exclusif permettant d’obtenir la vignette Crit’Air 1, nos transporteurs effectuant des livraisons en centre-ville sont enclins à adopter ce carburant avec usage exclusif. D’autres préfèrent le HVO pour sa facilité d’usage sans modifier les véhicules dans leur volonté de réduire leur empreinte carbone.
Quels sont les retours ou avis de vos adhérents face aux biocarburants ?
L’ensemble des retours est plutôt positif. Les utilisateurs sont fiers de constater leurs gains rapides sur les émissions de CO2 et cela impacte peu leur exploitation. Il y a cependant des freins à l’utilisation de ces biocarburants dans la mesure où cela suppose d’avoir sa propre cuve. Ce qui limite l’utilisation sur la longue distance car il n’est pas possible de s’approvisionner chez les confrères. Une question se pose à plus long terme sur la disponibilité de la biomasse nécessaire à la production de ces biocarburants et les possibles conflits d’usage. Nous souhaitons que ces biocarburants soient disponibles pour le transport routier comme énergie de transition mais il y aura probablement des conflits d’usage avec d’autres modes de transport plus difficiles à décarboner comme l’aérien, le maritime et le fluvial.