Le 6 février, l’Union routière de France (URF) a tenu un événement pour échanger ses travaux thématiques sur les statistiques des mobilités en France et en Europe, compilés au sein de sa publication « Faits et Chiffres 2023 ». « La route a et aura toujours une place importante dans les mobilités », souligne Thierry Archambault, président de l’URF. En matière de volumétrie, 88 % du transport de marchandises se fait sur les quelques 1 104 750 kilomètres de réseau routier. Pour ce qui est de l’empreinte carbone, les transports routiers (TRM et TRV) représentent 29,7 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national. « Les poids lourds émettent 6,3 % des GES tandis que les véhicules utilitaires en dégagent 5,8 % », précise Thierry Archambault.
La route, incontournable pour la décarbonation
Selon l’URF, il est impossible de « remplir les objectifs de la neutralité carbone en 2050 en faisant l’impasse sur le rôle de la route ». Pour y parvenir, il faut transformer les usages de la route. Au niveau du TRM, cela passera par l’évolution des motorisations en particulier vers l’électrique. « Il faut maintenir un calendrier raisonnable, développer des aides massives pour déployer des véhicules électriques et favoriser un déploiement coordonné des bornes tant au dépôt qu’en itinérance », explique Thierry Archambault. Un autre levier réside dans l’optimisation du nombre de kilomètres et le remplissage des véhicules par les acteurs du TRM. Enfin, l’URF préconise la poursuite du développement du transport combiné rail-route, permettant d’allier la flexibilité de la route avec la massification du train. « L’important est de développer des alternatives au transport carboné avant de déployer des interdictions et des contraintes indispensables pour assurer l’acceptabilité sociale en fondant la transition écologique sur des mesures comprises et durables », insiste le président de l’URF.
Manque de financement pour les infrastructures
Durant cette matinée, l’URF et ses adhérents - concessionnaires d’autoroutes, associations d’usagers et de sécurité routière, fournisseurs de services liés à la route, constructeurs et équipementiers automobiles - déplore une insuffisance de financement en dépit des recettes fiscales liées aux infrastructures routières (47,8 milliards d’euros) pour l’État. Ces recettes prennent des formes diverses : taxes sur les carburants ou sur les assurances, redevances, etc. À ce propos, le président du think tank de l’URF, Jean Coldefy, est revenu sur l’écotaxe poids lourds envisagée par la Région Grand Est. « En raison des effets de déport, cette décision politique s’avère difficile à mettre en place, car cela va pénaliser avant tout le trafic local. Sachant que la manne ne risque pas d’être si importante qu’on pourrait l’anticiper », affirme-t-il.