Le 13 mars, le constructeur suédois Scania a dressé le bilan de son activité sur l’année 2023 au cours d’une conférence de presse à Paris. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le groupe se porte bien. Sur l’exercice, il a procédé à la livraison de 91 652 camions, en progression significative par rapport à 2022 (80 238 unités). Sur le plan financier, le constructeur a généré un chiffre d’affaires de 204,1 Mds de couronnes suédoises (SEK) soit 18,2 Mds €. « Notre mission est de créer de la valeur en proposant des solutions de transport durable. Pour cela, notre stratégie n’a pas changé : optimiser le rendement énergétique des véhicules, travailler sur les énergies alternatives et l’électrification, rendre les transports toujours plus sûrs et intelligents et enfin assurer un service proactif grâce à la connectivité », détaille Carl Pattyn, encore PDG de Scania France lors de la conférence. Parti prendre le poste de PDG de l’entité Scania en charge des marchés belge et luxembourgeois, il est remplacé par Benoît Tanguy, – anciennement directeur de la filiale en charge des activités en Bulgarie et en Roumanie – depuis le 1er avril dernier.
Sur le dernier exercice financier, la part de marché (PDM) de Scania en France a augmenté atteignant 13,4 % des immatriculations enregistrées (soit 44 398 poids lourds immatriculés) par rapport à l’année précédente (10,8 % de PDM, 39 483 unités enregistrées en 2022). En ce qui concerne la typologie des camions vendus, sa part de marché sur les tracteurs s’est établie à 15 %, tandis que celle sur les porteurs à 10,6 %. « Nous nous attendions à mieux sur les porteurs, mais nous avons connu des blocages liés aux délais des carrossiers », confie Éric Darné, directeur commercial de Scania France.
À noter que le poids des véhicules à énergie alternative s’est accru sur le marché français, avec 3 389 ventes tous constructeurs confondus (contre 2 427 unités l’an dernier). « Chez Scania, la part de marché à trois ans a augmenté et s’est établie à 15,1 % pour les véhicules à énergies alternatives de plus de 16 tonnes. Les immatriculations enregistrées chez Scania concernent principalement des véhicules gaz », précise Éric Darné. En 2023, Scania France a vendu 454 véhicules gaz, 30 au B100 exclusif, 5 électriques et 20 à l’éthanol. « Sur les premiers mois de 2024, notre part de marché sur les poids lourds à énergies alternatives a grimpé à 21,6 %. Notre ambition à terme est que cette proportion s’établisse à 30 %, notamment grâce au futur business des véhicules B100 exclusif ».
Au cours de l’année 2024, Scania va débuter d’autres essais sur l’électromobilité lourde. Ayant déjà mis sur le marché des porteurs électriques pour la livraison urbaine et le régional, le constructeur devrait lancer un démonstrateur de tracteur à batteries au second semestre 2024. Pour l’heure, la progression de l’électrique reste encore lente, une tendance que Carl Pattyn explique par « le fait que la production de cellules de batteries n’avance pas assez vite ». Preuve de sa conviction sur l’électromobilité lourde, il entend également développer son réseau de centres pour la maintenance pour les poids lourds électriques, en portant le nombre d’ateliers dédiés de 70 à 84 durant l’année à venir. « Sur l’ensemble camions à énergies alternatives, l’objectif à l’horizon 2030 est de vendre de 50 % de motorisations électriques, et 50 % de véhicules biogaz », affirme Bengt Rasmusen, directeur produit &logistique de Scania France. En outre, le constructeur confie réfléchir à se lancer sur le rétrofit vers l’électrique, pour certaines applications spécifiques.
