La société montpelliéraine Ela Innovation, qui conçoit et fabrique des capteurs connectés, a organisé le 22 novembre à Lyon, lors du salon Solutrans, une conférence très pratique sur l’Internet des objets (IoT en anglais) appliqué au TRM. « De la collecte des données au logiciel qui les analyse, explique Willy Le Mercier, son directeur commercial, il y a plusieurs maillons composant une chaîne de valeur ». Premier maillon : les capteurs – de plus en plus souvent sans fil - et autre beacons (balises bluetooth), qui suivent en continu la température, la pression des pneus, les ouvertures-fermetures de portes, etc. Ceux-ci sont reliés à un boitier servant de « gateway », c’est-à-dire de passerelle transférant les données soit sur le téléphone ou tablette du conducteur (pour celles relevant d’un besoin métier), soit, lorsqu’elles relèvent d’une analyse par l’entreprise, à son serveur ou plateforme internet. À charge pour les sédentaires d’assurer alors leur analyse.
Premier exemple d’usage : s’assurer du repli des ridelles hydrauliques. « Si un conducteur redémarre en oubliant une ridelle déployée, son véhicule passe hors gabarit, signale Christophe Rothan, directeur commercial d’Hyphen Tech, autre spécialiste de ces solutions. De ce fait, il y a eu des accidents ». Un système d’IoT permet de les éviter : un capteur sans fil détecte l’ouverture de la ridelle et alerte le chauffeur par un pop-up ou un voyant lumineux. La vitesse du véhicule peut même être automatiquement bridée à 25 km/h tant que celui-ci n’a pas assuré la mise en sécurité.
« Répondre à la règlementation »
Une autre utilisation possible de ces objets connectés est le traçage des équipements électroportatifs mis à disposition du personnel. Sur chacun de ceux-ci, un capteur émet en continu un signal détecté automatiquement par le téléphone des collaborateurs présents, qui lui-même assure leur remontée. Autre usage encore : l’identification automatique du chauffeur d’un véhicule à l’utilisation partagée. Celle-ci est obligatoire en cas d’infraction, mais peut aussi servir, par exemple, à associer les données d’écoconduite à chaque conducteur. Le transport d’animaux vivants, de son côté aussi, est particulièrement concerné : température, haltes, ouvertures des portes, désinfection des roues en sortie de cour de ferme… tout doit être monitoré. « En puisant dans la boite à outils de l’IoT, on peut répondre facilement à la règlementation », assure Matthieu Mariani.
« Certains craignent que le chauffeur ne perde en attention s’il a trop de voyants et d’écrans, admet Willy Le Mercier. C’est pourquoi la tendance est à la simplification. Le but est de ne remonter que les informations principales ». Reste aussi aux acteurs de l’IoT à fiabiliser et perfectionner ces outils « pour encore mieux répondre aux contraintes du TRM (mobilité, environnements « sévères », etc.) », ajoute Christophe Rothan. Et aux carrossiers à former leurs équipes à placer et remplacer ces objets connectés.