Fiabilité et consommation comme critères de choix

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Patrick Jammet recherche, avant tout, des véhicules fiables car le transport de produits sous température dirigée ne saurait tolérer les pannes. En conséquence, les tracteurs grands routiers sont renouvelés tous les deux ans, ce qui limite les risques. En outre, comme ils parcourent 25 000 km par mois, s'ils font preuve de sobriété, c'est un atout supplémentaire. Pour le responsable de l'entreprise, les tracteurs Daf 95 XF répondent à cette double exigence.

Aux Transports Jammet, les tracteurs DAF 95 XF ont remplacé, à partir de 1997, les anciens DAF 95 qui avaient constitué, pendant près de dix ans, l'essentiel du parc de la société. La définition du modèle utilisé correspond au principal type de trafic - les produits frais en messagerie -, mais elle confère une certaine polyvalence qui permet d'affecter le véhicule à d'autres trafics. La cabine est du type standard parce que la majorité des transports s'effectuent avec un seul conducteur à bord et, de plus en plus, sur la base d'une organisation en relais. Mais, elle offre la possibilité d'accueillir un équipage. En effet, elle est dotée de l'option deuxième couchette, d'un contrôlographe pour deux chauffeurs et le siège du passager est à suspension pneumatique.

Le niveau de motorisation - 380 ch - a été choisi parce que le fret transporté dépasse rarement 12 t. Le ralentisseur hydraulique ZF Intarder est monté systématiquement. La suspension pneumatique arrière est de rigueur et, comme les semi-remorques frigorifiques sont hautes afin de pouvoir charger sur deux niveaux, les roues utilisées sont de la série 70 (315/70 R 22.5). Le réservoir de gazole de 870 l et le déflecteur tridimensionnel font partie des équipements optionnels. Le premier permet aux conducteurs, sauf cas exceptionnel, d'effectuer la plupart des ravitaillements dans les agences de l'entreprise, ce qui permet de bien maîtriser les consommations, tandis que le deuxième contribue à des économies de carburant.

« C'est parce qu'ils sont fiables et sobres que, depuis 35 ans, nous accordons notre confiance au matériel Daf », souligne d'emblée Patrick Jammet, P-dg des Transports Jammet. Pourtant, l'entreprise ne compte pas que des Daf dans son parc. Conjointement aux 56 tracteurs 95 XF de 380 ch et 11 Daf 85 CF, elle utilise 8 tracteurs Volvo FH 12 de 420 ch et 4 actros Mercedes de 400 ch dont deux unités supplémentaires équipées du système Telligent viennent d'être livrées. Patrick Jammet, le directeur de la société, expérimente, actuellement, la boîte automatisée sur les Actros. Une solution qu'il estime « intéressante pour le confort de conduite, la consommation ainsi que pour le prix de revient kilométrique puisqu'elle doit diminuer l'usure de l'embrayage ».

Malgré la prédilection qu'il affiche pour les véhicules du constructeur néerlandais « qui disposent d'une excellente chaîne cinématique, ont d'excellentes consommations et offrent le coût kilométrique le plus performant », il fait entrer dans son parc des véhicules concurrents afin de « comparer les évolutions techniques, de tester de nouvelles puissances et de mettre en parallèle la fiabilité et les consommations ». Un certain degré de panachage intervient à l'occasion du renouvellement de parc, qui chaque année, voit entrer un minimum de 35 nouveaux tracteurs routiers dans l'entreprise. « Mais, généralement, nous continuons à acheter la majorité de nos véhicules chez Daf parce que le réseau offre un service que l'on ne trouve pas chez les autres constructeurs. Je ne connais pas de réseau SAV plus performant que celui proposé par ITS". Ce qui laisse néanmoins sous-entendre que l'entreprise a eu recours à ses services...

Les tracteurs sont conservés deux ans

Cette préoccupation s'inscrit dans la logique du gestionnaire de l'entreprise qui, en raison de ses activités dédiées à la logistique des produits frais, considère qu'il ne peut « courir le risque de la moindre panne ». Pour plus de garantie et quel que soit le mode de financement du véhicule - crédit classique, crédit bail ou location financière - les tracteurs grands routiers ne sont conservés que 2 ans. Il est vrai qu'ils parcourent entre 25 000 km et 27 000 km par mois...

Au cours de leur durée de vie dans l'entreprise, les véhicules sont cependant réaffectés et passent successivement du transport longue distance aux trafics régionaux afin que, en accord avec le concessionnaire qui les reprend, ils ne dépassent pas les 450 000 km au moment de la reprise. Pour celui-ci, ils conservent ainsi leur meilleure valeur de revente. Quant à l'exploitant, il évite ainsi les gros frais de maintenance.

En conséquence, l'atelier intégré de la société se limite aux opérations d'entretien classique et se consacre plutôt à la maintenance des remorques et des groupes frigorifiques. Même les vidanges ont été limitées car, avec l'arrivée des Actros, dont l'espacement est préconisé à 100 000 km, le responsable technique a généralisé l'utilisation des huiles de synthèse à l'ensemble du parc « ce qui a permis de porter les vidanges des Daf de 30 000 km à 60 000 km », souligne Jean-François Bon qui gère la flotte des 200 véhicules.

Par ailleurs, Patrick Jammet tente une autre expérience. Afin d'améliorer l'amortissement de ses véhicules, il essaie de les conserver 30 ou 36 mois « mais, il faut que nous nous assurions de la totale fiabilité préalable des camions sur cette durée », précise-t-il. Il effectue, actuellement, une première tentative avec les porteurs qui servent à la distribution régionale : le renouvellement a été porté à six ans, « mais ce sont des véhicules qui sont beaucoup moins sollicités », fait-il remarquer.

Sobriété : avantage aux Daf

Pour cette activité, Patrick Jammet teste aujourd'hui des Mercedes Atego 19 t.

En terme de consommation, les Daf semblent marquer l'avantage. L'entreprise effectue différents types de circuits sur lesquels elle met en circulation l'ensemble de la flotte. Sur des relations réputées faciles comme Poitiers/Paris par l'autoroute, les Daf 95 XF consomment en moyenne 31 l. La consommation est un peu plus importante sur Poitiers/Strasbourg, liaison sur laquelle les véhicules effectuent, en relais, trois rotations par semaine. Elle dépasse les 34 l sur des trajets plus difficiles comme Limoges/Lyon, via le Massif central. De l'avis de Jean-François Bon, directeur technique des Transports Jammet, « les Daf 95 XF sont assez peu sensibles au style de conduite et les écarts de consommation entre chauffeurs sont peu importants ». Au cours des trois derniers mois, à raison de 3 tours par semaine entre le siège et la région lyonnaise comprenant les parcours principaux, la distribution et la collecte, le véhicule utilisé lors de ce test a consommé 32, 29 l. Mais, en moyenne, les 56 tracteurs Daf 95 XF 380 consomment, sur l'année, 33,5 l aux cent kilomètres en transportant généralement un fret plus volumineux que pondéreux.

C'est la raison pour laquelle Patrick Jammet estime que la puissance de 380 ch est largement satisfaisante pour ses besoins. « D'ailleurs, les 40 ch supplémentaires dont sont pourvus les Volvo FH 12 génèrent des différences importantes de consommation », constate Eric Mouillé, responsable de la formation des nouveaux conducteurs. Pour certains véhicules et sur certains trajets, elle frise les 4 l aux cent kilomètres et le moniteur d'entreprise envisage d'aller suivre lui-même un stage d'initiation à la conduite économique sur ce type de véhicule avant de reprendre en mains les conducteurs affectés à ces camions.

En revanche, par rapport aux Daf, les Actros et les Volvo marquent un point grâce à leur système de freinage, à la faveur des disques et de la commande électronique. Désormais, les freins à disques, dont le responsable du parc des Transports Jammet a pu constater "un temps de réponse plus rapide et un avantage certain, en terme de sécurité, par rapport aux freins traditionnels," sont considérés comme la solution d'avenir. Patrick Jammet attend donc impatiemment que le constructeur néerlandais adopte à son tour cette technologie sur une prochaine génération « en raison du gain de temps qu'elle procure sur chaque intervention », notamment. Mais, il laisse aux ingénieurs de Daf la liberté d'en évaluer encore la fiabilité...

COUP D'OEIL SUR LES SEMI-REMORQUES

Les semi-remorques utilisées dans le parc des Transports Jammet sont de marque Chéreau à 90%, mais Lamberet et Aubineau sont également fournisseurs. A deux exceptions près, les essieux sont d'origine SAF, appréciés pour la tenue de route et le poids mort. Les freins à disques de diamètre 430 mm équipent toutes les nouvelles semi. Grâce à l'Intarder des tracteurs et aux charges limitées, les premiers freins à disques approchent de 800.000 km sans changement de disque. Les semi effectuent de 1,5 à 2 millions de km ce qui peut représenter une mise en exploitation de 9 années! Les montes en pneumatiques sont classiques avec des 385/65 R 22.5, mais des roues de 19.5 sont aussi testées. Elles permettent ainsi d'augmenter la hauteur utile. Les tridem sont fixes, les troisièmes essieux autovireurs ont été abandonnés en raison des frais d'entretien importants qu'ils généraient à partir d'un million de km. Pour les déports de roue la tendance est à généraliser le déport 120 mm.

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