Desmazières, filiale du groupe néerlandais Agrico, assure la collecte et la distribution de plants de pomme de terre, jusqu’à 200 variétés, mais dispose également d’un entrepôt de stockage à Arras dans lequel peuvent être stockés des plants, des pommes de terre de consommation, voire des oignons, bien que l’essentiel des plants collectés soit stocké par les producteurs. Desmazières livre plusieurs types de clients, de l’agriculteur à l’industriel en passant par le maraîcher, recourant à des prestations de messagerie ou de transport par benne à tapis, pour des quantités acheminées en sac ou en vrac pouvant varier de 25 kilogrammes à 30 tonnes. La filiale d’Agrico a la maîtrise de 60 % des flux dont elle est à l’origine, le reste étant directement géré par des clients exclusivement industriels. Ces flux sont à 90 % nationaux, le solde étant destiné au Benelux. Les chargements se font principalement dans la moitié nord de la France avec pour limite basse Limoges. Entre 80 % et 90 % des livraisons sont assurées dans cette moitié, même si de petites livraisons peuvent être effectuées dans l’ensemble de l’Hexagone, notamment en maraîchage bio. L’activité est fortement saisonnière puisque 80 % des tonnages sont transportés entre le 15 mars et le 15 avril, une partie de l’activité débutant toutefois dès le mois de novembre.
« Nous travaillons avec une quinzaine de transporteurs en fonction des typologies de flux que chacun est capable de réaliser. Qu’il s’agisse de lot ou de camion complet, nous avons besoin d’un service optimal car nos produits sont fragiles ; ils craignent par exemple le gel ou la pluie. La connaissance du marché agricole, la capacité à garantir un nombre de camions certain, à répondre rapidement durant la saison font partie de nos principaux critères de sélection », détaille Martine Bernardy, manager supply chain de Desmazières. Participant à Fret 21 depuis trois ans, le distributeur entretient des partenariats avec les transporteurs, dont certains sont fournisseurs depuis plusieurs décennies. « Compte tenu de la nature des produits, il nous est difficile de nous engager sur des quantités fixes mais nous veillons à ce que les prix restent dans le marché. Il nous importe de pouvoir compter sur un transporteur d’une année sur l’autre. Nous attendons un service qui doit être payé à sa juste valeur », poursuit Martine Bernardy. Desmazières veille au maintien de relations étroites avec les transporteurs : « Nous avons besoin de voir les exploitants car la relation humaine fait partie intégrante d’un taux de service maximal. En cas de difficulté, le fait de connaître un exploitant facilite sa résolution. Lorsque nous organisons des réceptions pour nos clients, nous invitons nos transporteurs afin de créer du lien entre les différents acteurs. »
Dans sa mission, Martine Bernardy est assistée de trois administratrices des flux qui sont secondées par une intérimaire durant la saison. L’équipe est mobilisée par les sujets de transition énergétique dans un secteur qui fait face à plusieurs contraintes. « L’ensemble de nos transporteurs est engagé dans une démarche d’écoconduite et la moitié d’entre eux est signataire de charte. Notre rôle consiste aussi à dynamiser les initiatives visant à décarboner le transport. Mais des spécificités pèsent sur notre secteur d’activité. Nous chargeons et livrons à différents endroits dans des rayons variant de 350 à 400 kilomètres. Les produits, certifiés, sont soumis par l’État à des exigences de traçabilité qui font qu’une marchandise donnée ne peut pas être mélangée à une autre. Ainsi, c’est la qualité du produit qui prime. Nous travaillons toutefois sur l’amélioration du taux de chargement », explique Martine Bernardy. À l’avenir, Desmazières compte cependant sur les évolutions technologiques, notamment en matière d’hydrogène et d’électricité, pour continuer à travailler sur cette transition.