Transports Simon (08) : Le pari des coachings individuels à l’écoconduite

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Transports Simon

Hervé Gaillard, conducteur (assis au volant), lors de son départ avec Frédéric Boucher, le formateur-coach mandaté par l’Aftral (lui-même ancien chauffeur).

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Les Transports Simon, PME des Ardennes, ont mis au point avec l’Aftral un dispositif de coaching individuel à l’écoconduite de chaque conducteur, lors d’une journée habituelle de travail. Celle-ci n’est ainsi pas « perdue » pour l’entreprise, tandis que les coachés peuvent expérimenter en direct l’application des conseils du formateur.

Dans le cadre de leur charte Objectif CO2, les Transports Simon, basés à Rethel (Ardennes), se sont engagés à former 100% de leurs 82 conducteurs à l’écoconduite. Mais comment procéder ? « Nous demandions depuis plusieurs années aux salariés de suivre un module sur ce thème lors de recyclages, mais il était difficile de trouver la bonne pédagogie », rapporte Myriam Laqueue, assistante RH. La formule du e-learning, où les chauffeurs étaient laissés seuls dans une salle face à un écran s’est avérée peu motivante pour eux et laissait peu de temps pour la pratique. Une autre option, dans laquelle 4 conducteurs partaient avec un formateur dans un véhicule-école, n’a pas non plus donné satisfaction : chacun conduisait sur un camion inhabituel pour lui et peu de temps.
C’est pourquoi les Transports Simon ont monté avec l’Aftral un dispositif innovant, qu’ils expérimentent cette année : un coaching individuel, au cours d’une vraie journée de travail. « Le conducteur est dans son véhicule et sur un type de transport tout à fait habituel pour lui, que ce soit en termes de circuit routier et de tonnage transporté, explique Myriam Laqueue. C’est beaucoup plus réaliste, même si l’on choisit des trafics où les temps d’attente chez les clients sont réduits ». Jessica Fourquin, a ainsi appris, la veille d’un aller-retour dans l’Aisne, que Frédéric Boucher, le formateur-coach de l’Aftral, serait du voyage. « Cela ne m’a pas gênée, assure la conductrice. Au contraire, je suis toujours partante pour les formations ». Pendant le trajet aller, elle était ainsi au volant et le formateur lui apportait des explications théoriques, mais aussi pratiques, liées à son observation de sa conduite. « Au retour, je devais essayer de tout appliquer, et il observait et commentait encore », raconte-t-elle. Même si elle assure pratiquer l’écoconduite de manière spontanée au volant de son véhicule individuelle, cette ancienne commerciale reconvertie dans le TRM depuis 1,5 an est preneuse de tous les conseils : « Il m’en a apportés là où je péchais, témoigne la jeune femme. Dans les descentes, par exemple, je ne rétrogradais pas, ni n’utilisais le ralentisseur et, du coup, je freinais trop ». Quatre mois après la formation, elle assure avoir acquis de meilleurs automatismes.

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« C’est essentiel de pouvoir faire la pratique en même temps qu’on a les explications », témoigne Jessica Fourquin, conductrice coachée en début d’année.
Crédit photo : DR

Formation pendant le travail

L’intérêt de cette formule est aussi que « la journée n’est perdue pour personne », explique encore Myriam Laqueue. En effet, l’entreprise voient ses clients livrés, tandis que les conducteurs touchent la rémunération habituelle d’une journée, pouvant aller jusqu’à 12 heures payées. Cette année, 60 d’entre eux doivent être coachés. « Nous avons commencé par les plus ouverts, souvent des jeunes, pour qu’ils diffusent un message fort aux autres », explique l’assistante RH. Jessica Fourquin fait partie de ces volontaires, mais elle l’observe, « certains collègues disent qu’ils conduisent depuis 20 ans et qu’on ne va leur apprendre aujourd’hui à le faire autrement ». La direction des Transports Simon, cependant, a trouvé comment convaincre ces réticents : « Nous sommes partis des données sorties pour chacun sur un an : consommations, nombre de freinages, utilisation du ralenti…, explique Myriam Laqueue. Le logiciel a ainsi classé les salariés et certains ont été choqués à la découverte de leur classement ! ». De quoi les inciter à prêter l’oreille au coach…

Financement incertain en 2025

Pour la suite, « nous avons dit que l’écoconduite pourrait même être un critère pour des primes, ajoute Myriam Laqueue. Mais nous attendons que tous aient suivi la formation ». Elle n’est pas certaine d’en obtenir en 2025, pour les 22 conducteurs restant à former, avec le même financement Fonds national pour l’emploi (FNE) qu’en 2024. Mais Frédérique Simon, dirigeante administrative de l’entreprise, est bien décidée à « aller au bout », quitte à étaler le plan jusqu’en 2026. Certes, ce dispositif est « plus cher que d’autres, plus classiques, affirme Myriam Laqueue sans vouloir citer de montant, mais il faut savoir ce que l’on veut : être efficace ou pas ».
 

 

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