Dans le secteur du transport, les effectifs ont été multipliés par deux en 20 ans. Et force est de constater que les attentes des salariés, notamment des nouvelles générations, ont évolué au fil des années. Bien-être, équilibre vie privée / travail, plus de collaboratif... « Les entreprises du secteur doivent se saisir de ces sujets et transformer leur organisation », souligne Valérie Dequen, déléguée générale de l’AFT, lors du salon Technotrans. Cette organisation continue de faire vivre sa démarche des Ambassadeurs de l’Emploi permettant aux entreprises de structurer leur marque employeur. Actuellement, 330 sont chartées, 100 à 150 se lançant dans le dispositif chaque année, d’après Thomas Huguen, directeur des Opérations et du Développement. D’après lui, inclure les préoccupations sociétales dans sa politique RH améliore nettement l’attractivité des entreprises. « Qui dit attirer de nouveaux salariés, dit aussi entreprise performante. Des salariés en bonne santé et fidélisés, c’est aussi moins de turn-over. Tout le monde y gagne ! »
« Le souci de la sécurité est viscéral »
Ce que confirme Claire Goasse, responsable RH au sein des Transports Derocq en Vendée (60 cartes grises - 80 salariés), entreprise ambassadrice depuis un an. « La marque employeur joue un vrai rôle. Est-ce qu’il fait bon vivre chez vous ? C’est désormais une préoccupation de plus en plus forte des candidats. » Comme d’autres acteurs du transport, cette PME agissait déjà sur sa marque employeur sans toutefois mettre réellement de nom sur sa démarche. « Nous, nous avions besoin d’outil pour la structurer. Après un état des lieux, nous nous sommes rendus compte que nous menions déjà beaucoup d’initiatives. » Afin de promouvoir ses métiers (mécaniciens, caristes, conducteurs...) auprès des écoles mais aussi des organismes de formations pour adultes, cette entreprise qui tente de féminiser ses effectifs (cinq femmes parmi les 65 conducteurs) multiplie ses actions, comme le fait d’ouvrir ses portes lors de l’opération Let’s Go en novembre prochain.
Elle mise également sur l’alternance, depuis cinq ans, en accueillant trois jeunes chaque année. Afin de créer « une adhésion en interne », le transporteur vendéen propose aussi un parcours d’intégration d’une demi-journée pour les débutants. Un tuteur prend ensuite le relais pendant deux mois en sus de deux semaines de formation avec les conducteurs. En parallèle, il propose des ateliers collaboratifs RH pour collecter de nouvelles idées. Afin de cultiver le bien vivre en interne, les Transports Durocq organisent également, tous les mois, des concours avec des lots à gagner ainsi que des moments de convivialité pour développer un sentiment d’appartenance. Pour quels résultats à la clé ? « Le turn-over est en baisse. Nos salariés nous disent qu’il fait bon vivre dans l’entreprise », assure Claire Goasse.
La RSE, c’est un sujet qu’Hubert Dupont, président et directeur général de Sotrapid (500 cartes grises) dans la Sarthe, connaît bien. « Depuis que j’ai repris cette entreprise en 1986, j’ai toujours fait de la RSE car nous transportons des matières dangereuses (fioul, produits chimiques). Il faut donc maîtriser le risque pour ne pas avoir d’accidents. Chez nous, le souci de la sécurité est donc viscéral. » Cette PME de près de 250 collaborateurs parvient à attirer de jeunes recrues mais pas autant qu’elle le voudrait. Pour son dirigeant, il est donc nécessaire que la notoriété de l’entreprise soit véhiculée en dehors des frontières régionales. « Sur ce point, nous avions besoin d’être aidés. Voilà pourquoi nous avons intégré les Ambassadeurs de l’Emploi. Cela permet de structurer nos démarches et d’avancer plus vite. »
Ne pas négliger la commination
Agir sur ces sujets est donc un gage d'attractivité... mais à condition de le faire savoir ! Depuis un an, les Transports Derocq n’hésitent donc plus à communiquer sur les réseaux sociaux. Consciente de la nécessité de faire connaître ses actions (portes-ouvertes, accueil de demandeurs d’emploi en reconversion,...), Sotrapid prévoit d’actualiser quant à elle son site internet et d’être plus présente sur les réseaux sociaux. La PME sarthoise envisage aussi d’utiliser l’outil Etik (Environnement, transparence, impact, qualité), également lancé par l’AFT en début d’année, afin de structurer sa démarche RSE.