« S’il reste difficile d’évaluer le nombre total de femmes chauffeurs-routiers, je dirais qu’actuellement, elles arrivent à se faire embaucher plus facilement en raison de la pénurie de chauffeurs. Généralement, les femmes commencent à arrêter la route lorsqu’elles ont des enfants. Cependant, entre celles qui se retirent et celles qui entrent dans le métier, le nombre de femmes conductrices demeure stable. Je dirais même qu’il y a une augmentation sensible. Ainsi, nous enregistrons de nouvelles adhésions en permanence. De par mon expérience et si j’en juge par le témoignage de nos adhérentes, les salaires sont égaux entre les femmes conductrices et leurs homologues masculins. Il faut savoir qu’il existe une grille dans le métier et que le paiement des heures complémentaires et supplémentaires est réglementé. Si j’ai pu faire l’objet de moquerie, au début de ma carrière, dès lors que j’ai fait mes preuves en réparant une panne sans rien demander à personne j’ai été pleinement acceptée par mes confrères. Quelques fois j’ai également pu avoir affaire à un client violent mais mon patron de l’époque a rapidement réglé ce problème. Nous recrutons par cooptation ou grâce au bouche-à-oreille. Avec moins d’une dizaine de femmes au départ, nous avons fondé cette association car nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin d’entraide, d’échange et de mise en réseau entre nous les conductrices. Elle est ouverte aux hommes, mais nous les mettons en bout de table lorsqu’ils viennent. En définitive, cela a été dur pour les femmes au volant d’un poids lourd dans le passé mais on s’en sort pas mal aujourd’hui ».
Social
Annie Sedlegger Présidente de l’association La Route au Féminin
Article réservé aux abonnés