[Dossier] Cartes carburant : L’émergence des énergies alternatives

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L'opérateur de bornes de recharge Milence, joint-venture cocréée par Daimler Truck, Traton et Volvo, visa à mettre à disposition des transporteurs 1 700 points de recharge PL en Europe d’ici 2027.

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Chaque jour du 6 au 9 août, l'Officiel des transporteurs se penche sur la place des énergies alternatives chez les opérateurs de cartes carburant. Les opérateurs de cartes accréditives multiplient les accords de partenariat afin de mieux répondre aux enjeux de décarbonation des flottes. Ils en profitent aussi pour nouer des accords de co-acceptation avec les stations low cost pour étendre leur réseau.

À l’heure de la décarbonation des flottes, les opérateurs de cartes carburant accompagnent leurs utilisateurs dans leur transition énergétique. Grâce à leur appli délivrée avec les cartes, les conducteurs peuvent localiser les stations-service qui leur délivreront du biogaz, de l’hydrogène, de la recharge électrique. Voire du HVO, un biocarburant hydrogéné paraffinique de synthèse déjà disponible dans certains pays européens (voir encadré). Autre tendance forte sur le marché des cartes accréditives, la sécurisation des enlèvements de carburant. Pour éviter les enlèvements frauduleux, les fournisseurs de cartes intègrent dans leur appli un système qui permet de verrouiller l’usage de la carte lorsque le conducteur est sur la route. S’il a besoin de faire le plein, il lui suffit de l’activer sur l’appli le temps nécessaire pour remplir son réservoir. Ce système est proposé par la plupart des opérateurs de cartes accréditives comme AS 24, UTA Edenred. Sans oublier E.Leclerc.

Une station à moins de 50 km

À l’instar des autres stations-service low cost, cet opérateur profite du ralentissement économique pour attirer de nouveaux transporteurs. En 2024, l’enseigne E.Leclerc dispose de 500 stations-service équipées d’une piste poids lourds sur un total de 725 stations-service dont 23 situées sur autoroute. Grâce à un accord de co-acceptation signé avec Shell et BP, sa carte accréditive fonctionne dans 1 100 stations. Ce qui porte à 600 le nombre de stations-service adaptées au PL. « Notre maillage fait qu’un transporteur peut trouver sur notre appli une station à moins de 50 km partout en France ouverte 24 h/24 dans 99 % des cas », fait valoir Thierry Forien, directeur adjoint de Siplec (Société d’importation E.Leclerc). L’entreprise affiche une belle progression dans le secteur du TRM. En 2021, les professionnels du transport représentaient moins de 15 % de sa clientèle contre 20 % en 2023. En plus de trouver du gazole et de l’AdBlue dans les stations-service, ses clients pourront acheter dans les hypermarchés E.Leclerc du lubrifiant, lave-glace et autres produits de mobilité. Et ce, dès le deuxième semestre 2024. Parallèlement, E.Leclerc travaille sur une offre d’abonnement mobilité pour la recharge électrique. Pour l’heure, cela ne concerne que les véhicules électriques légers. Actuellement, l’enseigne dispose d’environ 3 500 points de charge en France. Demain, ils seront alimentés grâce à la surproduction d’électricité verte délivrée par les ombrières électriques que l’enseigne a pour obligation d’installer sur ses parkings.

HVO disponible en Europe

Soucieuse d’accompagner ses clients vers la décarbonation de leur flotte, AS 24, la filiale de TotalEnergies propose, en plus des transactions sur le gazole, un large éventail de carburants alternatifs. Du GNL au bioGNC et à l’hydrogène, en passant par la recharge électrique à venir. Une première station va d’ailleurs s’ouvrir au deuxième semestre prochain au sud de Paris. À ces énergies nouvelles accessibles aux porteurs de cartes AS 24 s’ajoutera le HVO (Hydrotreated Vegetable Oil ou, en français, huile végétale hydrotraitée) dès que l’État validera sa distribution en réseau (voir encadré). En Europe, de nombreux pays ont sauté le pas. « Notre carte AS 24 permet de retirer du HV0 100 dans 74 stations-service en Europe dont 36 en Italie, 20 en Grande Bretagne et 9 en Suède », rapporte Cédric Amiot, le responsable communication et RSE d’AS 24. Cette filiale de TotalEnergies compte en Europe plus de 1 600 stations-service accessibles avec la carte AS 24, dont 240 implantées en France. « Nous avons développé un réseau de 40 stations en bioGNC relié à GRDF », indique Cédric Amiot, qui constate une hausse du bioGNC et du GNL de l’ordre de 20 % par rapport à 2023, dans un contexte où le gazole enregistre une baisse de la consommation du fait de la conjoncture économique. En matière d’hydrogène, les utilisateurs de la carte AS 24 pourront accéder au réseau de stations dédiées opéré par TEAL Mobility, une coentreprise créée par TotalEnergies et Air Liquide. Ce nouvel acteur envisage de déployer 100 stations d’ici dix ans en France, en Allemagne, en Belgique, au Benelux et aux Pays-Bas.

Station de recharge électrique dédiée au PL

À l’instar de ses concurrents, UTA Edenred, filiale du groupe Edenred (plateforme digitale de services et de paiement) étend chaque année sa toile tant en France qu’à l’étranger. Plus précisément en Europe, où l’opérateur a signé notamment avec Circle K qui opère 430 stations dont 370 en République d’Irlande et 60 en Irlande du Nord. « Par ailleurs, nous avons étendu notre réseau en Espagne avec 80 stations Q8 », rapporte Christian Wittmer, directeur d’UTA France. En 2024, l’entité française compte dans son réseau national 4 700 stations (contre 4 100 en 2022). « 2 700 d’entre elles sont à prix bas », souligne le directeur, qui a notamment signé un contrat-cadre avec l’enseigne Intermarché. Laquelle représente quelque 1 620 stations-service dont plus de 1 000 sont équipées de pistes poids lourd et de pompes à haut débit. Plus de la moitié des magasins de l’enseigne ont déjà signé un contrat avec UTA France. Lequel ne se limite pas à proposer du gazole ou de l’AdBlue à ses clients. Ils peuvent aussi acheter du gaz, du biodiesel ou recharger leurs véhicules sur des bornes de recharge. À cet égard, Edenred a acquis cette année l’entreprise Spirii, qui opère une plateforme de gestion de points de charge pour véhicules électriques. Présent dans 18 pays, cet opérateur regroupe plus de 250 plateformes partenaires incluant des fournisseurs et des installateurs d’infrastructures. Par ailleurs, Edenred a signé avec l’opérateur de bornes de recharge Milence. Cette joint-venture cocréée par Daimler Truck, Traton et Volvo a pour objectif de mettre à disposition des transporteurs 1 700 points de recharge PL en Europe d’ici 2027. En France, une première station de recharge s’est ouverte à Heudebouville, au sud de Rouen dans une zone logistique. Elle dispose de quatre chargeurs CCS (Combined Charging System) de 400 kW. À la fin de l’année, elle devrait en compter six au total, avec l’arrivée de deux nouveaux chargeurs de type MCS (Megawatt Charging System).

666 000 points de recharge

Milence a signé des partenariats avec plusieurs autres opérateurs de services, dont DKV Mobility. Ce dernier s’appuie sur un réseau de 66 000 stations-service en Europe. En France, il en compte 4 800, dont plus de 2 500 sont sous enseignes low cost comme Carrefour, Cora, E.Leclerc, Esso Express, Intermarché, Magasins U, etc. L’opérateur accompagne ses clients dans leur transition énergétique en proposant notamment la DKV Card +Charge, qui intéresse à la fois le ravitaillement en carburant et la recharge électrique. En Europe, cette carte accréditive recouvre 660 000 points de charge utilisables principalement par les véhicules légers. Ce réseau rassemble en France plus de 110 000 points. « Nos utilisateurs ont accès à 100 % des réseaux publics et semi-publics ainsi qu’au réseau Tesla », fait savoir Anne-Sophie Joussemet, Sales Representatives Team West Manager chez DKV. Point important, la DKV Card +Charge propose depuis avril dernier un tarif unique afin de simplifier la gestion des coûts pour les conducteurs et les gestionnaires de flotte. Parmi les autres services nouvellement proposés par DKV Mobility, citons DKV Driver. Une solution qui permet aux gestionnaires de flottes de véhicules légers comme de poids lourds de vérifier que les conducteurs ont leur permis de conduire. Le principe est simple. Depuis son appli dédiée, « LapID Manager », le responsable demande à l’ensemble de ses conducteurs de scanner leur document avec l’appli LapID Driver préalablement téléchargée sur leur Smartphone. En cas de défaut de permis, le manager en sera automatiquement averti. Avec cette solution, les employeurs trouvent une alternative au fait qu’ils n’ont pas le droit de demander à leurs salariés le nombre de points restants sur leur permis de conduire.

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