Russie : en cas d'amendes non payées, les camions étrangers pourraient être immobilisés

Non-respect des limitations de vitesse, entorses au code de la route, dépassement des tonnages autorisés, non-paiement du système de péage électronique Platon en vigueur depuis 2015 pour les véhicules de plus de 12 tonnes… La liste des entorses serait longue selon Moscou.

Crédit photo Bundeszolldienst Russland/Facebook
La Russie est confrontée à un gros problème concernant le paiement du péage, ou autres entorses au code la route, par les camions immatriculés à l'étranger. En cas de non-paiement immédiat, on pourrait les immobiliser et leur interdire de quitter le pays. Les transporteurs russes s’estiment en effet victimes de concurrence déloyale. Poutine en personne s'intéresse à la question, notamment en ce qui concerne les accidents de la circulation. 

Les conducteurs de poids lourds étrangers circulant en Russie ne pourraient plus échapper aussi facilement qu’aujourd’hui aux sanctions du code de la route et au paiement du péage en vigueur dans le pays. Le ministère russe des Transports envisage en effet de durcir les dispositifs en vigueur. "Le système de radars mis en place n’a pas livré les résultats escomptés, c’est pourquoi l’adoption de nouvelles mesures est nécessaire", explique le ministère. L’autorité compétente, Rostransnadzor, pourrait procéder à l’avenir à la pose de sabots sur les véhicules dont les conducteurs ne paieraient pas immédiatement leurs amendes ou ayant des arriérés de péage.  

Absence d’échange de données

Vladimir Afonsky, de la Commission transports de la Douma (le parlement russe), souligne que l’absence d’échange de données entre la Fédération et de nombreux pays conduit dans les faits à une quasi-impunité des chauffeurs étrangers, notamment lorsque le transporteur ne dispose pas de bureaux en Russie, ce qui est le plus souvent le cas.

Non-respect des limitations de vitesse, entorses au code de la route, dépassement des tonnages autorisés, non-paiement du système de péage électronique Platon en vigueur depuis 2015 pour les véhicules de plus de 12 tonnes… La liste des entorses serait longue selon Moscou. "L’immobilisation des véhicules à la frontière ferait changer les choses", estime Vladimir Afonsky. 330 000 camions immatriculés à l’étranger circulent régulièrement en Russie. 

Arrivée massive sur la nouvelle Route de la Soie

"Le problème est éclatant depuis 2015 et la mise en place de Platon, souligne Valeri Voitko, le président de la fédération Dalnoboiszczik. Et le problème a encore pris de l’ampleur voici trois ou quatre ans, avec l’arrivée massive de transporteurs chinois" sur la nouvelle Route de la Soie. Les transporteurs russes s’estiment victimes de concurrence déloyale. 

Vladimir Poutine avait demandé à son gouvernement, à l’été 2019, de développer un plan pour le recouvrement des amendes et pénalités liées à la circulation de camions étrangers. Moscou ne communique pas de données relatives au non-paiement des amendes. Seule statistique connue, 3 400 accidents de la route impliquant un conducteur immatriculé en dehors de l’ancienne URSS ont été recensés sur les neuf premiers mois de l’année et 3 000 impliquant un conducteur issu de l’ex-Union soviétique. 

La Russie devra procéder à de considérables investissements pour mettre en place son projet d’immobilisation des poids lourds en infraction. Le pays devra notamment construire de nouveaux parkings modernes pour poids lourds à ses frontières et recruter du personnel spécialement formé à cet effet.  
 

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