MAN a présenté en avant-première à Saalfelden, dans le Tyrol autrichien, toutes les nouveautés ou presque attendues en septembre à Hanovre, à commencer par le hTGX, un tracteur à combustion interne qui carbure à l’hydrogène et dont un prototype a été dévoilé en avant-première. Seront également présents sur le stand du constructeur allemand des eTGX et eTGS (électriques), une évolution du diesel, mais aussi une mise à jour du TGE, dénommée « Next Level ». Disponible en Autriche en version tracteur 6 x 2 H2 26.520 BL, l’hydrogène de MAN reprend la base de 6 cylindres en ligne de 16,8 litres D38 qui est associée à une boîte Tipmatic à douze rapports. Ce moteur présente 520 ch (383 kW) pour un couple de 2 500 Nm entre 900 et 1 300 tr/min. Quelque 200 exemplaires du hTGX sont prévus l’an prochain sur certains marchés, principalement en Allemagne, aux Pays-Bas, en Islande et en Norvège. Cette nouvelle offre du constructeur allemand est plus particulièrement destinée au transport de marchandises lourdes en vrac dans les secteurs des infrastructures et du bois. À Saalfelden, le tracteur était d’ailleurs associé à une benne. Mais il aurait tout aussi bien pu l’être à une citerne. Sur le quota prévu, MAN annonce que 60 unités ont déjà trouvé preneur. Avoir développé une solution basée sur un moteur à combustion interne a permis de limiter les coûts de développement par rapport à un moteur hydrogène à pile à combustible. Quatre réservoirs développés avec Voith, d’une capacité unitaire de 56 kg et contenant de l’hydrogène comprimé à 700 bar, ont été placés derrière la cabine. Le ravitaillement peut se faire en un quart d’heure.
Sur le stand de l’IAA, MAN fera également la part belle aux électriques dont la gamme, composée des eTGX et eTGS, est maintenant complète. MAN fait état de 2000 demandes de devis et commandes depuis le début des ventes en fin d’année dernière et annonce un million de configurations possibles. Neuf empattements différents, six versions de cabines, des combinaisons de batteries allant de trois à six packs modulaires et positionnables de manière variable sont proposés à partir de la ligne principale d’assemblage située dans l’usine de Munich d’où sortent également les diesels. L’autonomie est comprise entre 500-600 km pour les porteurs et 600-800 km pour les tracteurs. La boîte Tipmatic E2 compte quatre rapports. Trois modes de conduite sont disponibles : « Power », « Efficiency » et « Range ». Ce dernier limite la vitesse maximale à 80 km/h et permet d’atteindre les pics d’autonomie.
MAN profitera également de l’IAA pour dévoiler le nouveau service de recharge publique « MAN Charge & Go » qui s’adresse aux utilisateurs de camions électriques. Ce service, qui a été à l’étude pendant six ans auprès de clients de la marque, sera officiellement présenté au mois de septembre prochain et commercialisé à compter du mois de mai 2025, même si le détail de l’offre sera communiqué aux prospects en amont. Ce service offrira aux clients de la marque allemande une planification de trajet intelligente qui intégrera les points de recharge. Les clients pourront aussi bénéficier d’aides et de conseils, y compris les conducteurs. Le diesel n’est pas en reste avec des évolutions proposées sur les gammes TGX et TGS équipées du moteur D30 (D3066). Une nouvelle boîte de vitesses Tipmatic à quatorze rapports, un nouveau système de freinage ainsi que des évolutions aérodynamiques qui portent sur le dessin du cadre et des soubassements sont au programme. L’ensemble des évolutions autorise un gain de consommation de l’ordre de 3,7 %. Ce D30, qui est disponible en six niveaux de puissance allant de 380 à 560 ch et de couple oscillant entre 2 100 à 2 800 Nm, remplacera les moteurs D26 et D15 actuellement disponibles sur les tracteurs routiers 4 x 2 à hauteurs normale et basse. La nouvelle boîte, qui remplacera celle comptant douze rapports, est plus légère de 60 kg.
Enfin, MAN fait évoluer son utilitaire TGE en l’affublant d’un petit nom, « Next Level ». Afin de marquer l’introduction de cette évolution, une série limitée à mille exemplaires est lancée. Dénommée « Edition », elle dispose notamment d’une teinte dénommée « Pale Copper Metallic », de jantes de 17 pouces en argent (noir en option) ou encore conques de rétroviseurs extérieurs en « Piano Black » spécifiques. Elle confère à l’utilitaire cousin du Volkswagen Crafter une allure plus premium. Plusieurs nouveaux systèmes d’assistance font leur apparition : détecteur d’angle mort, « Cruise Assist Plus » qui inclut l’assistance en cas d’urgence, assistant actif de maintien sur la voie de circulation ou encore régulateur de vitesses intelligent. L’équipement de série est enrichi avec, par exemple, l’airbag passager et un enregistreur d’accidents. À l’intérieur toujours, un combiné numérique, lisible et fonctionnel, fait son apparition face au conducteur. Un nouvel écran tactile, réactif, est disposé à sa droite en haut de la console centrale. Deux tailles sont disponibles en fonction des finitions. Sous le capot, le moteur turbo diesel de 2,0 litres de cylindrée ainsi que le choix entre une boîte de vitesses manuelle et une boîte automatique à huit rapports restent identiques, mais la motorisation d’entrée de gamme précédente, de 102 ch (75 kW), est retirée du catalogue, faute de demande suffisante. Restent ainsi proposés trois niveaux de puissance 140 ch (103 kW), 163 ch (120 kW) et 177 ch (130 kW). Mais une dernière nouveauté est encore attendue à l’occasion de l’ouverture de l’IAA. Il s’agira d’une version électrique du TGL. Reste à savoir si elle apparaîtra sous la forme d’un concept ou d’un véhicule de série.
