L’autoroute ferroviaire Calais-Le Boulou est officiellement en service. Le premier train de fret est parti du port de Calais le 29 mars 2016 à 2h00 du matin et a atteint son terminus vers 23h00 le même jour. Initialement prévue le 12 janvier, la mise en service de cette autoroute ferroviaireavait été repoussée à la demande du ministère de l’Intérieur en raison de la situation de la crise migratoire à Calais.
C’est la société VIIA, filiale de SNCF Logistics, qui commercialise et opère ce service d’autoroute ferroviaire. "Après l’Autoroute ferroviaire alpine (AFA) entre Aiton et Orbassano en 2003, Le Boulou-Bettembourg en 2007, nous enchaînons avec cette troisième autoroute ferroviaire qui va permettre de développer le non accompagné pour les transporteurs du Calaisis", observe Daniel Lebreton, directeur commercial de VIIA.
Un temps de trajet divisé par deux
VIIA Britanica va de facto leur permettre de gagner la Grande-Bretagne grâce aux ferries. "Comme tout trafic multimodal, il est basé sur des flux équilibrés dont la particularité est de transporter tout type de matériel notamment des semi-remorques non préhensibles", poursuit le responsable commercial.
D’après les chiffres de VIIA, le trajet de marchandises entre le Boulou et Calais s’effectue en moins de 22 heures contre 48 heures en transport routier avec un coût inférieur de 10 à 15 %. L’impact écologique n’est pas négligeable, puisque cette ligne de ferroutage génère une diminution des émissions de CO2 de l’ordre de 50 000 tonnes par an.
Un objectif de 2 aller-retour quotidiens
Dans l’immédiat, cette autoroute ferroviaire entre le nord et le sud de la France va fonctionner à raison d’un aller-retour quotidien, six jours sur sept (sauf le dimanche). "La fréquence devrait augmenter dans les mois à venir pour atteindre deux aller-retour quotidiens", pronostique Daniel Lebreton.
L’intérêt d’une liaison Le Boulou/Calais/Douvres, c’est aussi la réouverture du marché espagnol pour les transporteurs calaisiens. "C’est une opportunité car nous sommes installés à 500 mètres du port de Calais, souligne Jean-Pierre Devigne, gérant de RDV Transports (62). Nous allons proposer à nos clients de faire de l’Espagne. Cela dit, tout va dépendre des prix proposés."
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