La Suède est l’un des rares pays à avoir obtenu des résultats considérables dans la décarbonation des camions, et ce grâce aux biocarburants. Selon l’institut allemand IW, les émissions des véhicules utilitaires (camions et bus) ne représentent plus aujourd’hui que 85 % du niveau des émissions de 1990 en Suède, contre une hausse considérable (130 %) pour un pays comme l’Allemagne.
« La raison en est que la Suède a soutenu relativement tôt l’utilisation des biocarburants », souligne Thomas Puls, de l’institut IW. En matière de carburants durables, les véhicules utilitaires suédois roulent très majoritairement au biodiesel (85 %), suivi par le bioéthanol. La plupart des biocarburants utilisés en Suède proviennent de graisses animales, essentiellement des déchets d’abattoirs.
Mieux que la Norvège sur les poids lourds
À titre de comparaison, la Norvège, qui a obtenu des résultats considérables en matière de décarbonation des voitures, grâce à un encouragement massif au développement de la mobilité électrique, est à la traîne pour les poids lourds. Les émissions de CO2 du secteur ont même progressé de 180 % depuis 1990, malgré une hausse du trafic similaire à celle de la Suède.
Le dilemme du coût acceptable
Malgré les bons résultats liés à leur usage pour les poids lourds, le gouvernement suédois veut réduire la part des biocarburants à mélanger au diesel à compter de 2024. Et ce, en vue de baisser les coûts tout en continuant à réduire les émissions de CO2.