La Commission européenne repousse au 28 février 2025 les sanctions pour les transporteurs non équipés des tachygraphes intelligents de deuxième génération. Suite à une réunion du comité TRAN le 18 décembre dernier, la majorité des États membres – le Danemark mis à part - a approuvé la proposition de la Direction générale de la mobilité et des transports (DG MOVE) de reporter de deux mois l'application des sanctions. L'Union Internationale des Transports Routiers (IRU) précise que les États membres devront communiquer leurs plans nationaux de mise en œuvre et leurs méthodes d'information aux opérateurs.
Le 31 décembre 2024 (repoussé à fin février), tous les véhicules en circulation de plus de 3,5 tonnes ou de 9 places engagés à l’international devront avoir effectué le remplacement de leur ancien tachygraphe tachygraphes analogiques ou numériques non intelligents (Gen1) pour le nouveau tachygraphe numérique intelligent de deuxième génération. Sont concernés les tachygraphes analogiques (immatriculés avant 2006) et numériques (immatriculés entre 2006 et 2019).
Le 18 août 2025, cette obligation s'étendra aux véhicules déjà équipés d’un tachygraphe intelligent de première génération (Gen2V1).
Enfin, la dernière grande échéance du Paquet Mobilité 1 est prévue en juillet 2026. À cette date, le tachygraphe intelligent de deuxième génération devra être installé dans tous les véhicules utilitaires de plus de 2,5 tonnes qui opèrent à l’international.
Une situation préoccupante en Roumanie
Depuis plusieurs mois, les transporteurs routiers de l’Union européenne se mobilisaient pour répondre à l’obligation de modernisation des chronotachygraphes imposée par l’UE. L’objectif est d’équiper tous les véhicules utilitaires circulant dans l’Union avec des tachygraphes intelligents de deuxième génération d’ici le 31 décembre 2024. L'Union Internationale des Transports Routiers (IRU) avait rappelé en fin d'année que, selon ses estimations, 10 à 15 % des véhicules ne seront pas en conformité dans les temps du calendrier initial, occasionnant un grand nombre de véhicules qui risquent d’être exclus temporairement du marché, ce qui pourrait causer des perturbations majeures dans les chaînes d’approvisionnement pendant plusieurs mois. L'IRU avait donc appelé le Commissaire européen aux Transports, Apostolos Tzitzikostas, à intervenir en exhortant les États membres à accorder un délai de grâce de trois mois, qui permettrait aux transporteurs concernés d’équiper leurs véhicules « sans précipitation excessive », évitant ainsi de lourdes pertes pour l’industrie et les économies locales.
La situation est particulièrement alarmante en Roumanie. Selon l’Union nationale des transporteurs routiers roumains (UNTRR), seuls 10 000 des 60 000 véhicules concernés par l’obligation de modernisation sont équipés de tachygraphes intelligents de deuxième génération, tandis que 17 000 autres disposent d’une version antérieure nécessitant encore des mises à niveau. Pour les 33 000 véhicules restants, la situation est critique : le temps nécessaire pour équiper tous les camions en retard dépasse largement la date limite imposée.
Mis à jour le 14/01 avec l'ajout du calendrier