« Nous clôturons aujourd’hui à Lyon le cycle de conférences que nous avons commencé en mai 2019 à Paris pour tenir des échanges, des discussions sur la transition énergétique et les innovations dans le secteur fluvial, essentiellement à un niveau technique, avec le plus grand nombre d’acteurs de la filière possible », a indiqué Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF), le 13 décembre 2021.
Parmi les enseignements à retenir du cycle de colloques baptisé « Vert le fluvial », devenus des « webinaires » à cause du contexte de pandémie, une dynamique à l’œuvre, une complexité et une multiplicité des solutions, la nécessité de raisonner au-delà de la seule filière fluviale, de penser avec les autres modes de transports, les ports, d’autres gestionnaires d’infrastructures, etc.
« Je retiens une démarche au caractère systémique, la pose de jalons, des rendez-vous incontournable pour le collectif fluvial. La filière s’est structurée pour répondre au défi environnemental », a dit Didier Léandri, président délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F).
Il a rappelé la signature des engagements pour la croissance verte (ECV) en juillet 2021, qui, selon lui, « prolonge et structure les colloques Vert le fluvial » et par lesquels « des acteurs privés et publics s’engagent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de -20 % d’ici 5 ans ».
Il a ajouté : « Nous visons la neutralité carbone en 2050. Le corolaire doit être la neutralité économique pour les entrepreneurs. C’est le combat dans lequel nous sommes engagés : progresser vers cet objectif par étape, en commençant par le moteur électrique, quel que soit l’énergie ou le mode de production qui l’alimente, et le faire dans un environnement qui préserve le modèle économique des entreprises. Il nous reste une marche à franchir de ce point de vue-là. S’il y a un secteur qui peut faire sa révolution écologique à moyen terme, c’est celui du fluvial mais il a besoin d’un certain nombre de conditions et d’être accompagné. Il faut aussi laisser la maîtrise de l’évolution aux acteurs économiques ».
« Pas assez d’argent »
Parmi les autres invités au début du webinaire, Karima Delli, présidente de la commission des transports et du tourisme du Parlement européen, a relevé : « Le fluvial est un secteur oublié et sous-valorisé alors qu’il est une solution essentielle pour le report modal des marchandises de la route vers des transports plus vertueux, pour le tourisme. Beaucoup de pays européens le considèrent comme un enjeu prioritaire. La France n’est pas à la hauteur, son plan de relance ne comprend rien pour les transports fluviaux ou maritimes. Les moyens ne sont pas suffisants pour permettre la régénération du réseau fluvial alors que la modestie des besoins devrait vaincre les réticences de l’Etat français ».
Elle a continué : « La voix des représentants du fluvial ne se fait pas encore assez entendre alors qu’ils sont des acteurs essentiels de la transition écologique. Il n’y a pas assez d’argent pour ce secteur qui est composé majoritairement de TPE et PME dont les capacités d’investissement et d’ingénierie sont limitées. La Commission européenne doit entendre le Parlement pour que l’Union européenne accompagne ces entreprises ».
En dehors de la transition énergétiques et écologique et de l’accompagnement financier, les autres aspects sur lesquels il faut travailler concernent, selon elle, les métiers du fluvial « insuffisamment valorisés », favoriser « une modernisation de la formation dans le domaine de navigation intérieure, développer les compétences, attirer les jeunes, les femmes ». Sans oublier le numérique, les innovations des bateaux, les carburants alternatifs...
Rendez-vous au deuxième semestre 2022
L’achèvement du cycle de colloques « Vert le fluvial » par un rendez-vous à Lyon le 13 décembre 2021 ne marque toutefois pas la fin de la démarche.
Rendez-vous est donné au deuxième semestre 2022 pour un rendez-vous si possible en « présentiel » uniquement. Le moment est choisi en raison des élections présidentielles et législatives qui vont se dérouler entre avril et juin.
En 2022, plusieurs études, dont celle sur le bassin Rhône-Saône ou celle d’Avicafe sur l’axe Seine, pourront être présentées dans leur intégralité.
Le premier bateau fluvial à hydrogène, le Zulu 6 de Sogestran sur la Seine, sera aussi un moment phare avec l’espoir de convier un ministre, voire un ou une présidente, à son inauguration.
Une place sera aussi faite sur le thème des Jeux olympiques à Paris en 2024 où la Seine et le fluvial sont au cœur de l’événement dès la cérémonie d’ouverture, suite à la confirmation donnée par le comité d’organisation le 13 décembre 2021. Le fluvial parisien devra être alors exemplaire et profiter de son affichage devant un milliard de téléspectateurs et 600 000 personnes annoncées sur place.