Mieux tirer parti du fluvial sur l’axe Seine, l’ambition de Haropa Port

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Haropa veut capitaliser sur ses atouts existants et engager les transformations nécessaires au développement du transport fluvial sur l’axe Seine. Précisions d’Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port de Paris, lors de la réunion de l’Alliance Seine-Escaut et de son cercle économique le 8 mars 2022.

« Nous nous préparons depuis quelque temps à la réalisation et à la matérialisation de la liaison Seine-Escaut par le canal Seine-Nord Europe. La fusion de Haropa, il y a moins d’un an, se situe aussi dans cette perspective-là. Le transport fluvial est au centre du premier projet stratégique de l’établissement unique qui sera soumis à la validation  du conseil de surveillance à la fin de ce mois de mars. Nous pensons que sur certains sujets propres au fluvial, nous devons nous transformer pour en tirer le meilleur parti tout en capitalisant sur nos atouts », a dit Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port de Paris, lors de la réunion de l’Alliance Seine-Escaut et de son cercle économique le 8 mars 2022.

Progresser sur les conteneurs, une priorité

Parmi les atouts, le transport fluvial structure déjà une grande partie des échanges sur l’axe Seine entre les différents ports de Haropa, reliés au réseau à grand gabarit.

« Il y a des efforts et des transformations à faire sur la filière conteneurisée pour tirer les bénéfices du transport fluvial. La part modale de report des conteneurs maritimes vers le fluvial est encore trop faible à 9 %. Notre objectif est de la faire croître nettement, y compris dans la perspective de Seine-Escaut et Seine-Nord », a indiqué ce responsable. Pour y parvenir, il est possible de s’appuyer sur le Havre qui peut accueillir toutes les plus grandes compagnies maritimes et les plus grands porte-conteneurs du monde, disposant aussi d’une réserve de capacité pour traiter les conteneurs.

Concernant les flux de céréales, « le port de Rouen est un atout important et structurant 50 % des exportations françaises ». Le transport fluvial est déjà très fortement utilisé pour ces produits. Selon Antoine Berbain : « Dans l’état actuel du réseau à grand gabarit, tout ce qui pouvait l’être a déjà été fluvialisé à destination de Rouen. Les perspectives de développement se trouve dans les évolutions du réseau fluvial sans mettre de côté les opportunités du ferroviaire ». En plus de Seine-Escaut, la transformation du réseau fluvial, ce sont les projets Bray-Nogent et Mageo.

Troisième filière importante sur l’axe Seine et pour le fluvial : le BTP. « Les installations portuaires Haropa maillent le territoire de l’Ile-de-France et de la Métropole du Grand Paris, actuellement le plus grand chantier d’Europe. Le transport fluvial est déjà largement utilisé et les perspectives des chantiers sont positives ».

L’importance de développer la valorisation et de l’utilisation des granulats marins, extraits en baie de Seine, à l’échelle de l’axe, a été rappelé. Tout comme le potentiel de la logistique urbaine, avec l’exemple du flux de Franprix entre Bonneuil-sur-Marne et le port de la Bourdonnais dans le 7ème arrondissement de Paris, tout près de la Tour Eiffel.

Fin du surcoût de la manutention fluviale à Port 2000

« Au sein de Haropa, il y a ainsi une structuration de l’offre maritime et fluvial, des ports maritimes et des ports intérieurs, des quais maritimes aux quais fluviaux pour tous les trafics possibles. Mais nous devons et voulons faire mieux avec deux axes de transformation, le premier sur les conteneurs, le deuxième sur les infrastructures », a continué Antoine Berbain.

Pour les flux de conteneurs par le fleuve, il y a l’annonce faite par le ministre des transports de fin du surcoût de la manutention fluviale qui va s’appliquer au Havre à port 2000 (comme à Marseille-Fos) à partir du 1 avril 2022 suite à l’engagement de CMA CGM.

« Au Havre, cela était déjà réglé pour MSC pour les flux en carrier haulage et CMA CGM prenant l’engagement pour l’ensemble de ses flux, le sujet de la disparition du surcoût de la manutention fluviale va devenir une réalité à Port 2000 le 1 avril prochain. Concrètement, c’est 50 euros de baisse de charge pour les opérateurs fluviaux par rapport à un opérateur routier sur un trajet au départ du Havre notamment pour les flux import. C’est un gain de compétitivité pour le fluvial et la transformation est ici en marche », a expliqué le directeur général délégué.

Des investissements dans les infrastructures

L’autre axe de transformation concerne les infrastructures au Havre avec la finalisation de l’aménagement de Port 2000 avec les travaux en cours pour la création des postes 11 et 12, un investissement de 154 millions d’euros, et une mise en service prévue en 2024. Le résultat d’un appel à concession a désigné GMP (CMA CGM) comme exploitant.

Autre infrastructure au Havre, la « chatière », ou accès fluvial direct à Port 2000, est financée par la région Normandie, mais aussi par l’Union européenne ce qui oblige à respecter les délais. Elle figure dans le projet stratégique et dans le plan d’investissement de l’établissement.

Ce projet avance avec le dépôt de demande d’autorisation administrative auprès du préfet qui l’a déclaré recevable en février 2022. L’enquête publique pourrait se tenir d’ici l’été pour une durée d’un mois. La livraison de la « chatière » est programmée pour la fin 2023.

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