L’EBU change de président et trace les priorités pour l’avenir

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L’European Barge Union (EBU ou UENF, en français, pour Union européenne pour la navigation fluviale) a désigné un nouveau président et un vice-président. Les priorités pour l’avenir sont en ligne notamment avec l’agenda politique européen : Pacte vert, Fit for 55, Naiades, révisions du RTE-T, de la directive transport combiné.
L’European Barge Union (EBU ou UENF, en français, pour Union européenne pour la navigation fluviale) vient de désigner Philippe Grulois de l’organisation belge Unie der Continentale Vaart (UCV) comme nouveau président pour un mandat de deux ans. Un vice-président de l’EBU a également été élu, Didier Léandri, actuel président délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F). Philippe Grulois succède à Paul Goris qui a occupé la fonction au cours des 4 ans écoulés et qui reste président de l’European Inland Waterway Transport Platform (IWT, voir article de NPI), fondée en 2019 par l’EBU et l'Organisation européenne des bateliers (OEB/ESO).  La poursuite de cette coopération mise en place au sein de l’IWT entre les deux associations va être l’une des priorités du nouveau président de l’EBU : « Nous la considérons comme cruciale pour renforcer le rôle du transport fluvial au niveau européen et international et contribuer ainsi à accroître sa part modale dans l'ensemble de la chaîne logistique ». Les autres dossiers importants de l’EBU sont ceux de « l’agenda politique européen global » ainsi que les aspects « marché du travail, transition énergétique et verdissement du secteur fluvial ». Il s’agit notamment d’être attentif aux suites concernant le « paquet » Fit for 55 (voir article de NPI) publié en juillet 2021 par la Commission, ainsi que le programme Naiades 3 (voir article de NPI) ou « plan d'action pour le transport par voies navigables intérieures 2021-2027 » publié en juin 2021. L’EBU avait accueilli positivement Naiades 3 (voir article de NPI) et rappelle son importance pour parvenir à réaliser l’ambition de renforcer la navigation intérieure pour atteindre les objectifs du Green Deal (ou Pacte vert, 2019) en termes de report modal et de réduction des polluants et des émissions de gaz à effet de serre. Selon le nouveau président de l’EBU : « Le secteur est prêt à prendre les mesures nécessaires pour atteindre le « zéro émission » et à prendre en charge des volumes beaucoup plus élevés de fret et de passagers sur les voies navigables si les bonnes conditions-cadres sont réunies ». Toutefois, l'EBU observe « un manque d'alignement de Fit for 55 avec les objectifs du Pacte vert et de la stratégie de mobilité durable et intelligente (SSMS). Pour l’association représentative, « le Pacte Vert, la stratégie SSMS et Naiades mettent l’accent sur un report modal vers le fleuve et le rail alors que Fit for 55 n'est pas lié à cet objectif et même à travers certaines mesures, en particulier celles prévues dans la proposition de révision de la directive sur la taxation de l'énergie, pourrait clairement saper cet objectif ». La vigilance est donc de mise, selon l’EBU.

Vigilance sur plusieurs points des textes européens

Un autre axe de travail pour l’EBU est la révision du RTE-T. Si l’organisation représentative « salue la proposition de la Commission définissant les nouvelles orientations du réseau transeuropéen de transport, en particulier la reconnaissance du rôle important que peut jouer la navigation intérieure conformément au Pacte vert de l'UE », elle sera là aussi vigilante en raison « d’un certain nombre de lacunes qui doivent être abordées dans les négociations à venir pour réaliser l'ambition de l'Union en matière de report modal ». L’EBU rappelle, par exemple, l’importance « d’un réseau d’infrastructures fiable, sûr, rentable et résilient au changement climatique » pour que la navigation intérieure puisse jouer pleinement son rôle dans les objectifs de report modal. Actuellement, « le transport fluvial transporte quelque 550 millions de tonnes de marchandises par an et prend une importance croissante dans le domaine des croisières et du transport de passagers », relève l’organisation. Celle-ci note la volonté marquée de l’UE dans son texte d’avancer sur l'introduction d'un réseau de carburants alternatifs le long des voies navigables européennes. Et alerte que « dans sa transition énergétique, la navigation intérieure dépend fortement de la disponibilité de carburants alternatifs et d'un approvisionnement énergétique suffisants dans les ports maritimes et intérieurs et le long de l'ensemble du réseau de voies navigables ». Enfin l’EBU note « l'initiative de la Commission visant à modifier la directive sur le transport combiné, qui est actuellement le seul instrument juridique au niveau de l'Union pour encourager le passage du fret routier à des modes de transport à faibles émissions dont la navigation intérieure ». Elle lance en même temps « un appel aux décideurs politiques afin de créer des conditions de concurrence équitables entre les modes, principalement pour réparer la perception restreinte de l'intermodalité dans la directive actuelle. À cette fin, la navigation intérieure et le transport maritime à courte distance devraient recevoir le même traitement en termes de mesures de soutien économique que la combinaison route/rail ».

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