Granulats : un marché qui se relève

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Granulats : un marché qui se relève L'interview : Frédéric Willemin, Société du Grand Paris Transports de granulats : davantage de trafics pour le fluvial Comment s’évacuent les déblais du Grand Paris ?Les besoins en sables et en graviers pour les travaux publics et surtout le bâtiment se font plus importants, après plusieurs années de crise. Les projets liés au Grand Paris devraient encore faire progresser un peu la demande.

Après 8 ans de crise, le secteur du BTP a enfin connu un retournement en 2016, avec une augmentation de 2 % du volume d’activité en ce qui concerne la construction. La reprise du secteur des travaux publics s’est véritablement confirmée en 2017. Or les travaux publics sont les principaux consommateurs de granulats, le bâtiment n’utilisant que 22 % de la production.

« Le marché des granulats a été très affecté par la crise des secteurs du bâtiment et des travaux publics, avec une chute de 30 % de la production, passée de 400 Mt en 2008 à 330 Mt en 2017 », souligne Mathieu Hiblot, secrétaire général de l’Union nationale de producteurs de granulats (UNPG), qui s’attend à une hausse de l’ordre de 3 % du volume de production en 2018, après + 1 % constatée en 2017 par rapport au plancher atteint en 2016. « Le bâtiment a été la première activité concernée par la reprise, mais les travaux publics, principaux consommateurs de granulats, restent à la traîne. Avec une dynamique pour le bâtiment qui se fait aujourd’hui moins forte qu’en 2016 ou 2017, on mise beaucoup en 2019 sur la confirmation de la reprise des travaux publics ».

Cette croissance bien timide du marché des granulats s’explique donc surtout par les besoins du secteur du bâtiment, qui a connu une embellie ces dernières années. Cependant, l’UNPG constate que « si l’atterrissage du marché du logement neuf se poursuit, avec un recul des permis, des mises en chantier mais aussi des ventes, l’activité constructive demeure pour l’instant vigoureuse avec des carnets de commandes à haut niveau ». À un secteur de la construction qui reste donc dynamique devrait s’ajouter un essor de la demande de granulats pour le secteur des travaux publics, à laquelle devrait pleinement participer le Grand Paris.

Des approvisionnements plus massifs

L’Île-de-France a longtemps été approvisionnée pour ses chantiers par des carrières locales, les granulats alluvionnaires étant tout simplement tirés du lit de la Seine. Mais l’extraction dans ces milieux à forte valeur environnementale étant de moins en moins autorisée, la région parisienne doit se tourner vers d’autres sources de granulats. Et ce sont les granulats issus de carrières de roche massive qui prennent la relève. Ces carrières étant rarement proches de la voie d’eau, le train est de plus en plus utilisé pour alimenter l’Île-de-France en roche massive depuis les Hauts-de-France, le Centre ou le Poitou. Quant aux granulats marins, leur utilisation reste pour l’instant marginale, répondant surtout aux besoins des départements côtiers. Le Grand Paris n’est donc pas concerné.

Les roches massives sont en revanche mises à contribution pour le Grand Paris, puisqu’elles sont largement importées en Île-de-France, souvent par train, pour y être mélangées à des granulats alluvionnaires locaux. Un schéma identique mis en place par Cemex à Marolles-sur-Seine et par Eqiom à Montereau-Fault-Yonne ou encore, dans une version différente, par les Carrières du Boulonnais à Limay. Dans tous les cas, l’objectif est le même : faire venir d’une provenance lointaine par transport ferroviaire des granulats de roche massive et finir le trajet par transport fluvial pour livrer ces matériaux dans le centre urbain de l’agglomération parisienne.

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