Maersk lance son premier navire par la route arctique

Parti le 28 août du port de Busan, en Corée du Sud, le Venta Maersk fait actuellement route au large du Japon pour rallier le port de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, puis Saint-Pétersbourg et enfin Brême, en Allemagne, avec une arrivée prévue le 22 septembre.

Crédit photo Maersk
Le leader mondial du transport maritime teste pour la première fois la route du Nord qui passe par le cercle polaire, ce qui permet de gagner une à deux semaines par rapport à la route du Sud, qui passe par le canal de Suez.  

Trouver une alternative au canal de Suez. Maersk, leader mondial du transport maritime, lance pour la première fois un porte-conteneur par la route du Nord à travers l’Arctique. Cette route, jusque-là difficilement navigable, commence à devenir fréquentable avec le réchauffement climatique : cet été, il a fait jusqu’à 30° dans certaines régions du cercle polaire. Ce cargo de taille intermédiaire, le Venta Maersk, mesure 200 m de long pour 36 m de large. Pour l’occasion, il transportera 3 600 conteneurs de poissons congelés et de marchandises diverses. Construit cette année, il fait partie d’une nouvelle génération de porte-conteneurs certifiés glace (ice-class) pouvant naviguer même lorsque les eaux sont gelées sur une épaisseur allant jusqu’à 1 mètre. Parti le 28 août du port de Busan (Corée du Sud), il fait actuellement route au large du Japon pour rallier le port de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, puis Saint-Pétersbourg et enfin Brême, en Allemagne, avec une arrivée prévue le 22 septembre. Le trajet prendrait 7 à 15 j de plus en passant par l’habituelle route du Sud, via le Canal de Suez.

"Pas encore une alternative commerciale"

La route du Nord, qui va du détroit de Béring à la Norvège en longeant la Russie, permet en effet de réduire d’une à deux semaines la durée du trajet entre l’Asie et l’Europe. La distance entre les plus grands ports du monde et d’Europe, Shanghaï et Rotterdam, passe ainsi de 19 700 km à 15 100 km. Dans un communiqué au Financial Times, Maersk explique qu’il profitera du voyage pour "collecter des données" et mieux "explorer la faisabilité du transport de conteneurs sur la route maritime du Nord". Toutefois, l’armateur danois ne considère pas cet itinéraire comme "une alternative commerciale à son réseau existant, qui est défini par ses clients".

Ouverte seulement à la belle saison

Le concurrent chinois de Maersk, Cosco, a également commencé à emprunter cette voie (plus d’une douzaine de navires fin 2017), de même que Teekay et MOL. La compagnie gazière russe Novatek s’est également dotée de 15 méthaniers de classe arctique, via Lamal LNG, pour desservir la Chine. La route maritime n’est toutefois ouverte qu’à la belle saison et reste coûteuse. Même en plein été, le recours à des brise-glaces à propulsion nucléaire reste parfois nécessaire. De même, la taille des navires ice-class est plus limitée que les portes-conteneurs géants (qui vont jusqu’à 21 000 EVP). Ainsi, pour quelques années encore, la route du Nord restera une voie d’exception.

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