En 2023, le groupe aérien franco-néerlandais a dégagé un résultat net en hausse de 28,3 % sur un an, à 934 M€, pour un chiffre d'affaires de 30 Md€ (+ 14 %), lui permettant d’assainir sa structure financière ébranlée par la Covid-19, retrouvant des fonds propres positifs pour la première fois depuis 2019 après une année 2022 marquant le retour dans le vert.
Le quatrième trimestre 2023 négatif
La crise sanitaire avait fait perdre au transporteur aérien franco-néerlandais 10,4 Md€ sur les deux années 2020-2021, le forçant à deux recapitalisations (qui ont poussé l’armateur français CMA CGM à faire son entrée au capital à hauteur de 9 %, mais en passe de sortie) et à appeler à l'aide les États français et néerlandais.
Mais la fin d'année a été moins bonne, avec une perte nette de 256 M€ au quatrième trimestre, alors que la rentabilité opérationnelle était encore de 7,8 % à l'issue des trois premiers trimestres, dans le haut de la fourchette des objectifs pour 2024-2026 (7 à 8 %). Elle s'établit finalement à 5,7 % (+ 1,2 point par rapport à 2022).
La Bourse de Paris a réagi en conséquence, le titre Air France cédant 7,1 % à 10,60 € dans un marché stable. Les investisseurs pourraient aussi avoir été déçus par un bénéfice annuel que les analystes voyaient dépasser le milliard d'euros, selon des compilations de Factset et Bloomberg. D’autant que le concurrent britannique IAG (British Airways, Iberia...) a, quant à lui, empoché un bénéfice net annuel trois fois plus important, à 2,7 Md€.
Tonnages en baisse de 6 %
Au quatrième trimestre, Air France et surtout KLM ont pâti d'une pénurie de pièces de rechange – un problème qui ne lui est pas spécifique –, et des tensions géopolitiques (guerre au Moyen-Orient) qui ont forcé à suspendre des lignes et refroidi la demande vers les pays voisins. Enfin, les tarifs du fret se sont fortement repliés après un emballement postpandémique. Pour la compagnie, cela s’est traduit par un chiffre d’affaires en baisse de 29 %, à 2,5 Md€ et une baisse des tonnages de 6,1 %.
Côté passagers, la fréquentation n’est pas encore revenue aux niveaux d'avant-crise : avec 93,6 millions de voyageurs dans les appareils d'Air France, KLM et Transavia l'an dernier, soit 10,3 millions de plus qu'en 2022, mais encore 10,4 millions de moins qu'en 2019.
Parallèlement, Air France-KLM a continué à réduire sa dette nette, tombée de 6,33 Md€ fin 2022 à 5,04 milliards fin 2023.
En 2024, année des 20 ans de sa création, la société a prévu d’augmenter sa capacité de passagers de 5 % sur un an et limiter entre 1 et 2 % la hausse de ses coûts unitaires, contre 3,5 % en 2023. Elle devrait consacrer entre 3 et 3,2 Md€ à ses dépenses d'investissement, en particulier dans le renouvellement de ses appareils.