Canal de Panama : un projet de canal sec pour pallier les faibles niveaux d'eau

Article réservé aux abonnés

Cargo Ship in Panama Canal

La baisse de sa capacité a provoqué certains jours un embouteillage de plus d'une centaine de navires attendant d'entrer dans ce passage maritime de 80 kilomètres.

Crédit photo searagen/Adobe Stock
Le Panama a dévoilé le 10 avril un projet de canal sec afin de remédier à son déficit hydrique qui a contraint le gestionnaire de l'isthme centraméricain à réguler et à restreindre son trafic maritime depuis de long mois. Le projet multimodal fera l'objet d'une nouvelle "juridiction douanière spéciale".

Environ 6 % du commerce maritime mondial transite habituellement par le canal de Panama, mais une sécheresse et une pénurie d'eau liées au changement climatique et au phénomène météorologique El Niño ont réduit le trafic des navires.

Pour pallier ce problème, l'Etat du Panama, à travers la voix de Rodolfo Samuda, directeur des affaires logistiques du ministère de la présidence, ont présenté le 10 avril un projet de "canal sec" multimodal qui utilisera les routes, voies ferrées, installations portuaires, aéroports et zones franches déjà existants dans le cadre d'une nouvelle "juridiction douanière spéciale".  Ce projet ne nécessitera donc aucun investissement, a-t-il aussi précisé.

Le décret créant la nouvelle juridiction a déjà été promulgué par le président panaméen Laurentino Cortizo. Il vise à réduire les formalités pour le transport terrestre des marchandises à travers l'isthme de Panama.

>>> Lire aussi : Canal de Panama : un retour à la normale avant février 2025

Le projet vise à "compléter le canal de Panama" et à résoudre les problèmes de ses usagers, a déclaré Guillermo Salazar, directeur de l'institut national de planification du développement du pays.

Un canal d'eau douce

Actuellement, 27 navires empruntent le canal de Panama chaque jour, contre 39 auparavant.

Contrairement au canal de Suez, il utilise de l'eau douce provenant de pluies tropicales autrefois abondantes, stockée dans deux lacs artificiels, qui constituent également une source cruciale d'eau potable.

Le canal de Panama est utilisé principalement pour relier l'Asie (Chine, Japon et Corée du Sud) à la côte est des États-Unis. Pour chaque navire qui l'emprunte, 200 millions de litres d'eau douce sont déversés dans la mer.

Un canal saturé

La baisse de sa capacité a provoqué certains jours un embouteillage de plus d'une centaine de navires attendant d'entrer dans ce passage maritime de 80 km, inauguré en 1914.

Pour éviter tout retard, certaines compagnies ont payé jusqu'à 4 M$ pour obtenir un créneau lors d'une vente aux enchères, en plus du péage habituel.

>>> Lire aussi : Canal de Panama : pas de nouvelles restrictions avant la saison des pluies

Certains pays voisins du Panama voient dans ces problèmes une opportunité économique.

En décembre, le Mexique a dévoilé un projet de chemin de fer interocéanique présenté comme une alternative au canal. En février, le Honduras a présenté un projet ambitieux de voie ferrée pour transporter les marchandises entre le Pacifique et l'Atlantique, mais il ne dispose pas à ce jour des fonds nécessaires à sa construction.

La rédaction (avec l'AFP)

Transport maritime

Transport multimodal

Economie – Social

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15