La Turquie, qui n'a toujours pas ratifié l'accord tripartite sur le déminage en mer Noire, conclu en janvier avec la Roumanie et la Bulgarie, bloque de facto son entrée en vigueur. Le retard est lié à la pause parlementaire décidée en raison des élections municipales du 31 mars dernier, se défend une source au ministère turc de la Défense à l'AFP, confirmée par une source parlementaire.
Pour entrer en vigueur, les accords internationaux sont soumis au vote du parlement en Turquie, sauf certaines catégories d'accords techniques ou économiques, qui peuvent directement être validés par le chef de l'État.
Or l'accord portant sur les mesures contre les mines en mer Noire, signé le 11 janvier à Istanbul, n'a pour l'heure été ni directement approuvé par le président Recep Tayyip Erdogan, ni soumis au vote du parlement pour ratification.
Aucune estimation de date n'a été pour l'instant avancée par les responsables turcs.
L’initiative tripartite, dont la marine turque est la principale force, doit notamment permettre de sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes le long des côtes roumaines et bulgares, voie alternative de navigation mise en place après la fin du corridor céréalier dénoncé par la Russie à l'été 2023.
Mines flottantes, un nouveau fléau
La Turquie, la Bulgarie et la Roumanie, trois membres de l'Otan riverains de la mer Noire, avaient décidé de s'allier pour protéger la navigation internationale et leurs côtes contre les mines flottantes, susceptibles de dériver depuis les rivages russes ou ukrainiens. Les deux belligérants s'accusent mutuellement sur les mines à la dérive en mer Noire.
En mars 2022, une mine dérivante repêchée sans dommage à l'entrée du Bosphore avait inquiété les pêcheurs turcs. Depuis, plusieurs engins flottants ont été repérés et repêchés sans dommage.
Fin décembre, un navire battant pavillon panaméen qui se dirigeait vers un port ukrainien pour y charger des céréales a heurté une mine et deux marins ont été blessés.
La rédaction
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