Nouvelles alliances : les ports français desservis au compte-gouttes

Article réservé aux abonnés

Port 2000 au Havre

Crédit photo ©Haropa Port
Que ce soit avec MSC en solo, avec les membres de Premier Alliance, ou avec Maersk et Hapag-Lloyd via Gemini, les alliances remaniées ne font pas les affaires des grands ports maritimes français. Escales préservées chez MSC/Premier Alliance mais sans plus. Ports relégués à des services de feedering avec Hapag-Lloyd/Maersk.

Il aura fallu à peine quelques heures pour que soient dévoilés en cascade les réseaux Est-Ouest opérés à compter de 2025 par des groupements recomposés aux termes des différentes fragmentations provoquées par la résiliation du partenariat entre MSC et Maersk annoncé début 2023 et qui sera effective à compter de janvier 2025.

Maersk et Hapag-Lloyd, liés au sein de la nouvelle alliance Gemini, pourront démarrer comme convenu en février, ayant obtenu le feu vert de la FMC, l'autorité de réglementation du transport maritime aux États-Unis.

ONE, HMM et Yang Ming, les actuels partenaires de THE Alliance qu’Hapag-Lloyd va quitter pour faire cause commune avec Maersk, vont continuer à coopérer au sein d’une nouvelle marque Premier Alliance, une fois l’armateur allemand sorti.

Sans surprise, compte tenu de l’embonpoint pris ces quatre dernières années, MSC va assurer une grande majorité de sa couverture en toute autonomie mais, plus surprenant, il aura aussi besoin d'autres opérateurs : il collaborera avec les membres de la future Premier Alliance ainsi qu’avec ZIM entre l'Asie et la côte Est et le Golfe des États-Unis dans le cadre d’un accord de partage de navires et d’échange de slots d’une durée de trois ans.

Dans cette agitation, subsiste dans sa composition actuelle Ocean Alliance, avec CMA CGM, Cosco/ OOCL et Evergreen, qui se sont offerts le luxe d’annoncer, avec l’échéance en 2027, le renouvellement de leurs accords jusqu'en mars 2032.

Avec MSC

Dans les futurs réseaux, les ports français sont assez oubliés. Le Havre a préservé ses escales sur quatre des sept boucles hebdomadaires opérés par MSC. Sur le Lion (Chine-Corée-Europe du Nord), auquel les membres de Premier Alliance auront également accès sous le nom de FE4, le port normand intervient après Anvers et avant London Gateway.

Sur le Swan (Chine-Europe du Nord), également ouvert à ONE, HMM et Yang Ming, le port normand précède Rotterdam. Le premier port français pour le conteneur bénéficiera aussi d’une escale sur le Silk, boucle exploitée par la future Premier Alliance et qui sera désignée sous Griffin, Condor et Silk, selon les transporteurs.

Aussi, alors qu'il avait été récemment supprimé (vers l’Est) d’AE55/Griffin de l'alliance 2M, a été intégré à un des services opérés en solo par MSC entre Asie et Europe du Nord : Britannia.

Entre Asie et Méditerranée, MSC proposera six boucles hebdomadaires dont deux en solo et deux exploités par Premier Alliance (Lynx et Panther). Le port de Marseille Fos sera desservi par le Dragon (désigné sous MD4 par Premier Alliance) et le Lynx (Premier Alliance). Sur le transatlantique, le port phocéen sera une des escales d’Emusa, une des onze rotations hebdomadaires.

Plus problématique avec Gemini

La nouvelle alliance entre Maersk et Hapag-Lloyd, qui repose sur un concept de hub & spoke s'articulant autour d'un nombre limité d'escales dans des ports pivots, les autres étant desservis par des « shuttle », ne font pas les affaires françaises. Les 59 lignes structurées autour de 29 grandes lignes et 30 services de navettes font plutôt le jeu, en Europe du Nord, des ports britanniques et allemands et en Méditerranée de Barcelone, Tanger Med voire Algésiras.

Pour garantir la fiabilité des horaires, les quatre boucles de Gemini ne feront escale, en Europe du Nord, qu'à Felixstowe, Rotterdam, Hambourg, Bremerhaven et Wilhelmshaven, où des services de navette assureront la liaison avec Anvers, Le Havre, Gdansk, Goteborg et Aarhus.

Se contenter des navettes

Entre l'Asie et la Méditerranée, les numéros deux et cinq de la ligne régulière offriront trois boucles vers l'Ouest (AE11/SE2), vers l'Est (AE15/SE3) et l'Adriatique (AE12/SE1). Marseille ne figure sur aucun d’entre eux, à la différence de Gênes, Valence et Barcelone, Tanger Med et Algésiras. La desserte de Fos se réduit à une ligne (E7) qui escale par ailleurs à La Spezia, Vado Ligure et Barcelone. La connexion aux navires-mères pourra s'effectuer par transbordement à Barcelone, Tanger Med et Algésiras.

Sur le transatlantique, entre Amériques et Europe du Nord, les quatre lignes font le jeu, en Europe du Nord, d'Anvers, Southampton, Rotterdam, Hambourg, Wilhelmshaven et Bremerhaven. Le fret pourra être rapatrié au Havre, via une de ces lignes (E6) depuis Rotterdam ou Anvers.

Vers l'Europe du Sud, les deux seules lignes transatlantiques privilégient, en direct, les ports italien (Gênes) et espagnols (Barcelone et Valence). Barcelone fait le lien avec Fos via la ligne E7.

Au total, la desserte des ports français se réduit à hui services Asie-Europe, dont quatre sur la Méditerranée. Sur le range nord-européen, ce sont les ports britanniques et allemands qui profitent des escales de navires-mères. Les autres sont subordonnés à deux lignes fréquentées par des shuttles.

Adeline Descamps

 

Trafic et lignes

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15