Le revirement de Maersk en faveur du GNL ne fait plus de doute

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Baptême de A.P. Møller

Le constructeur sud-coréen HHI vient de lui livrer un de ses porte-conteneurs de 16 592 EVP. Baptisé A.P. Møller, il n’est pas le premier à porter le nom du fondateur du groupe, Arnold Peter Møller.

Crédit photo ©Maersk
Après avoir annoncé cet été la conversion d’une commande de 15 porte-conteneurs au méthanol en GNL, l'armateur danois confirme l'essai en commandant 20 navires de plus. Militant de la première heure du méthanol vert, Maersk a rejoint le club des convertis au GNL après avoir été son redoutable procureur.  

 

Après avoir annoncé cet été la conversion d’une commande de 15 porte-conteneurs de petite taille (3 500 EVP) initialement contractée au méthanol en GNL, Maersk confirme son revirement stratégique. L'armateur danois vient de commander 20 porte-conteneurs de 9 000, 15 000 et 17 000 EVP qui seront propulsés au GNL. Les deux unités de 9 000 EVP et les six de 17 000 EVP ont été confiées au constructeur privé chinois Yangzijiang Shipbuilding tandis que les 15 000 ont été réparties entre le Chinois New Times Shipbuilding et le Sud-coréen Hanwha Ocean (ex-DSME), à raison de six chacun.

Les slots des chantiers navals étant bien remplis pour les prochaines années, le transporteur de conteneurs ne recevra les premières unités qu'en 2028 et devra patienter jusqu’en 2030 pour disposer de son petit bataillon acquis en pleine propriété. Avec ces nouveaux engagements pour un total de 300 000 EVP, son carnet de commandes est proche de 775 000 EVP répartis sur 54 navires, selon les données d’Alphaliner. Mais certaines attributions relèvent des rumeurs. L'armateur pourrait être un des affréteurs de quelques-uns des 16 000 EVP commandés par Seaspan pour livraison en 2028 et 2029.

800 000 EVP attendus

Ce nouveau contrat s’inscrit dans le cadre du renouvellement de sa flotte que le groupe a annoncé en août à l’occasion de la publication de ses résultats financiers. le groupe prévoit de renouveler quelque 160 000 EVP par an en vue de disposer de 800 000 EVP (50 à 60 navires) entre 2026 et 2030 et voit désormais son avenir en multicarburant, qui inclut le biométhane liquéfié (bio-LNG). Une fois les navires livrés, environ 25 % de sa flotte sera équipée de moteurs bicombustibles, avait indiqué Rabab Bolos, le directeur des opérations chez Maersk. Sur les 800 000 EVP, 500 000 EVP feront l'objet d'un accord d'affrètement à temps.

Le transporteur a déjà réceptionné sept des 25 navires à double carburant avec le méthanol. Une fois livrés, ils ajouteront 338 500 EVP entre 2024 et 2025. Soit douze de 16 500 EVP (Hyundai Heavy Industries, HHI), six de 17 500 EVP (HHI) et six de 9 000 EVP (YZJ). Il a parallèlement converti le Maersk Halifax, porte-conteneurs de 15 282 EVP qui a nécessité plus de 230 jours de travaux.

Le Sud-coréen HHI vient de lui livrer un de ses porte-conteneurs de 16 592 EVP (21 rangées de conteneurs, 351 m de long). Baptisé A.P. Møller à Singapour, au siège de Maersk Asie du Sud-Est et Asie-Pacifique, il n’est pas le premier à porter le nom du fondateur du groupe, Arnold Peter Møller (1876-1965). Le précédent, de 9 000 EVP, construit en 2000 au chantier naval d'Odense au Danemark, a été vendu à MSC, avait annoncé Alphaliner dernièrement. Le nouveau sera exploité sur la boucle Asie-Europe AE7, service opéré dans le cadre de l’alliance 2M avec MSC (et principalement exploité avec des navires de Maersk de 19 000 et 17 800 EVP).

Des doutes

Militant-acteur de la première heure du méthanol vert, à l’origine de la commande des premiers porte-conteneurs du secteur (2021) et des contrats long terme pour amorcer la pompe à la production, Maersk a rejoint récemment le club des convertis au GNL. Après avoir été un redoutable procureur de son empreinte environnementale et de ses fuites de méthane.

Les craintes concernant l'approvisionnement en méthanol alors que plus des deux tiers des installations de production prévues n'ont pas de décision finale d'investissement (selon l'Institut du méthanol, organisme de lobbying de l'industrie du méthanol), ainsi que les coûts élevés de production et des problèmes techniques dans les moteurs dual fuel, ont pris le pas sur ses convictions.

Adeline Descamps

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