En dix ans, le canal de Suez a engrangé près de 51 Md$ en droits de péages

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Au cours de la période 2013-2022, les 186 900 navires ayant transité par le canal qui relie la mer Rouge et Méditerranée ont apporté près de 51 Md$ à l'État égyptien. Au cours du premier trimestre 2023, le canal de Suez avait déjà encaissé 2,3 Md$, soit une hausse de 35 % sur un an.

Au cours de la période 2013-2022, 186 900 navires ont transité par l'infrastructure égyptienne totalisant un chargement de 11,10 milliards de tonnes et générant des recettes de près de 51 M$.

Au cours du premier trimestre 2023, le canal de Suez avait déjà engrangé 2,30 Md$, soit une hausse de 35 % d'une année sur l'autre.

En janvier dernier, Osama Rabie, président de l'Autorité du canal de Suez (SCA), s'attendait à ce que les revenus du point de passage entre Asie et Europe le plus fréquenté par les navires atteignent 8,7 Md$ en 2023.

L'an dernier, le canal navigable, qui relie la mer Rouge et Méditerranée, avait rapporté à l'État égyptien quelque 7,5 Md€ en 2022, en hausse de 25 % par rapport à 2021 avec 1,41 milliard de tonnes de marchandises diverses, un niveau également considéré comme record, et 24 820 transits de navires, soit une moyenne de 68 navires par jour contre 56 en 2021.

Pour rappel, les droits de péage sont calculés en fonction de la jauge nette des navires (tarif dégressif en fonction des tranches de jauge du navire, et selon que celui-ci est chargé ou ballasté). Ces droits sont payables d'avance (avant chaque transit) directement auprès des autorités du canal.

Inflation des droits de péages

L’infrastructure, qui voit transiter chaque année 10 à 12 % du commerce maritime mondial, n'a cessé d'augmenter ses droits de passage et surtaxes sur pratiquement tous les types de navires au cours des deux dernières années. La société avait justifié cette nouvelle politique tarifaire par la nécessité d’investir pour améliorer la fluidité du transit, instruite par ses déboires de mars 2021.

Le chaos généré par Ever Given a fait l’effet d’un électrochoc pour le gestionnaire du canal qui n’a pas hésité à lancer le chantier de l'élargissement et l'approfondissement de sa partie Sud. Le porte-conteneurs de 20 000 EVP, qui a bloqué pendant près d’une semaine la voie de circulation, aurait fait perdre entre 12 et 15 M$ par jour de fermeture.

Le constructeur naval norvégien Kongsberg Maritime vient de décrocher un contrat pour la conception et l’équipement de deux remorqueurs à livrer en 2025 et 2026. Ils viendront étoffer la flotte des navires de sauvetage du canal, une autre leçon tirée de l'expérience Ever Given.

Des revenus essentiels pour un pays endetté

Le canal est l'un des principaux pourvoyeurs de devises du pays. Classé dans la liste des États les plus à risque en termes de remboursement de la dette extérieure, l'Égypte fait la chasse aux dollars, ayant 42 Md$ d'emprunts à rembourser au titre de la période 2022-2023.

Le gouvernement attend également beaucoup de son projet de zone économique, un projet sino-égyptien dans le cadre des nouvelles routes de la soie promues par Pékin. Ces derniers mois, le pays a conclu avec des entreprises chinoises des accords d’investissement de plus de 8 Md$ selon le South China Morning Post, média hongkongais.

D’une superficie de 455 km², six ports et quatre zones industrielles sont prévus dans cette zone à l’emplacement géostratégique.

Adeline Descamps

 

 

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