Une surprise et une première. L'armateur français de porte-conteneurs CMA CGM est d'abord et avant tout un grand client des chantiers asiatiques quand il s'agit de construire ses navires, voire moyen-orientaux quand il s'agit de réparation.
Selon l'accord signé avec le groupe européen de construction navale Damen Shipyard, les travaux seront réalisés à l’occasion de leurs périodes programmées en cale sèche et effectués dans deux des 35 chantiers du spécialiste de la conversion et de la réparation d’éléments de navires, à savoir Dunkerque et Amsterdam.
Les deux sites ont été sélectionnés car ils « possèdent à eux deux quelques-unes des plus grandes cales sèches d'Europe et de nombreuses années d'expérience dans les remises en état et les modernisations complexes », indique l’entreprise basée à Gorinchem aux Pays-Bas.
Damen Shiprepair Dunkerque est en effet dimensionné pour effectuer des travaux de réparation et de conversion sur des navires océaniques et offshore d'une longueur allant jusqu'à 294 m. Compte tenu de son implantation géographique, il est cependant plus connu pour recevoir des navires opérant en shortsea (ferries, ro-ro et ro-pax), ainsi que les dragues et les navires offshore.
Neuf arrêts en 2024
Neuf arrêts sont prévus cette année pour des porte-conteneurs CMA CGM, dont cinq rendez-vous calés dans les installations nordistes et trois dans la capitale néerlandaise.
Les travaux vont consister pour partie en l’installation de bulbes d’étraves, plus adaptés à une exploitation en vitesse lente, qui semblent devenir une norme dans la ligne régulière et qui n’est pas sans nécessiter des ajustements. Les dernières générations de navires ont été construites tout en surpuissance.
Le premier bulbe de 120 t a été fabriqué à Dunkerque. L'ouvrage sur la nouvelle section de proue va concerner en premier le Polar de Containerships, la filiale intra-européenne du groupe français. Après le porte-conteneurs de 1 368 EVP propulsé au GNL, Damen s’attaquera pour une opération similaire à ses deux sisterships Arctic et Aurora, tous longs de 169,9 m et construits en 2019, .
Travail sur les hélices
Mise à niveau de l'hélice, modifications de la tuyère, travail sur les revêtements (peinture au silicone)…« chacune de ces améliorations permettra de réaliser des économies de carburant supplémentaires de l'ordre de 2 à 5 %, ce qui se traduira par un retour sur investissement en moins de trois ans et par des réductions significatives des émissions de carbone et d'autres polluants », assure le constructeur, qui mentionne dans son communiqué un nombre de 10 porte-conteneurs.
Au-delà, a relevé Alphaliner, « le fait que la plupart des grands transporteurs en viennent à brider leurs moteurs renseigne sur l’évolution très rapide » de la ligne régulière (et dont le rythme n'a peut-être pas appréhendé). Hapag-Lloyd, Maersk, Evergreen et MSC ont également procédé à des aménagements équivalents.
Adeline Descamps
NDLR : Cet article a été modifié pour rectifier le nombre de porte-conteneurs concernés suite à un demande de Damen Shiprepair dont le communiqué contenait une coquille. La rédaction du JMM avait pris toutes les précautions d'usage puisqu'elle mentionnait bien : « à ce stade, neuf arrêts sont prévus cette année ».
