Un porte-conteneurs à voiles dès 2023 ?

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Zéphyr & Borée qui, avec son partenaire Jifmar, fait construire un roulier à voiles pour transporter des éléments d’Ariane 6 de l’Europe vers la Guyane, planche sur un porte-conteneurs qui pourrait hisser les voiles fin 2023. Pour résoudre la difficile question du chargement et du déchargement des conteneurs, l’armement nantais a travaillé avec des manutentionnaires. ​

Alors que son premier navire est en cours de construction, Zéphyr & Borée travaille déjà depuis plusieurs mois à la mise en route d’un nouveau type de navire écologique. Sans surprise, il s’agit à nouveau d’un voilier mais celui-ci est adapté au transport de conteneurs. Son nom : le Meltem, le même que le vent du nord soufflant l’été en mer Égée. Avec ses 185 m de long, 31 m de large et huit voiles rigides de 256 m², le porte-conteneurs de Zéphyr & Borée pourra transporter 1 830 EVP. Son coût de construction est estimé à 35 M€ par Nils Joyeux, PDG de l’armement nantais qui le destine aux trajets transatlantiques.

Les traversée de l’Atlantique, c’est déjà le programme du Canopée, premier voilier de Zéphyr & Borée. Pour répondre aux besoins de transports d’Ariane Group depuis Brême, Rotterdam, Le Havre et Bordeaux à destination de la Guyane, la jeune compagnie maritime s’est associée avec Jifmar pour créer Alizés. C’est cette joint-venture qui transporte déjà les éléments de fusées Ariane 6 à bord de navires classiques affrétés, en attendant la mise en service du Canopée. Le roulier à voiles est actuellement en cours de construction dans un chantier polonais. L’assemblage aura lieu dans quelques semaines et le navire devrait prendre du service entre l’Europe et Kourou fin 2022.

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Défis supplémentaires avec le porte-conteneurs 

Pour son nouveau projet, Zéphyr & Borée se lance dans le porte-conteneurs. Un défi supplémentaire, la manutention étant évidemment rendue plus difficile par la présence sur le pont des ailes verticales permettant au navire de se propulser à 11 nœuds avec une consommation de carburant minime. Pour résoudre la difficile question du chargement et du déchargement des conteneurs et mettre au point un système permettant de protéger les ailes lorsqu’elles sont repliées, l’armement nantais a travaillé avec des manutentionnaires. « Ils nous ont accueilli dans leurs portiques pour que l’on en étudie le fonctionnement en détail, explique Nils Joyeux. Quant il y a du vent, les conteneurs peuvent prendre du ballant. C’est donc un défi de transporter du conteneur à la voile mais la majorité des grandes marques qui ont besoin de décarboner leurs transports n’utilisent que des conteneurs. »

Pour le Canopée, Zéphyr & Borée s’est associé avec Jifmar. Pour le Meltem, l’armement n’annonce pas de partenaire pour l’instant mais ne compte pas non plus se lancer seul. « Nous sommes en discussions avec un client », se borne à déclarer Nils Joyeux puisque que rien n’est signé. « Les grandes entreprises, frileuses il y a cinq ans quand nous avons démarré, veulent toutes aujourd’hui du transport décarboné. Mais beaucoup d’entre elles ne se décideront que lorsque le navire sera à quai alors que nous avons besoin précisément de chargeurs qui s’engagent avec nous dans la durée. »

Si les partenaires sont au rendez-vous, le Meltem pourrait être lancé en construction début 2022 et mis en service fin 2023. Par la suite, en fonction des retours d’expérience, d’autres lignes pourraient être envisagées, pas forcément en transatlantique.

Étienne Berrier

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