L’une des lignes les plus fragiles du trafic transmanche subit de plein fouet les impacts de la crise sanitaire et économique. Son trafic passagers a chuté de 70 % sur les huit premiers mois de l’année. Bertrand Bellanger, le président du Conseil départemental de la Seine-Maritime alerte.
C’est une nouvelle tempête pour le transmanche. La liaison Dieppe-Newhaven est menacée. Son trafic passager (340 000 en 2019), dont elle tire une part majoritaire de ses revenus, a chuté de 70 % sur les huit premiers mois de l’année, soit près de 8 % de plus que la moyenne du marché. Pire, la situation devrait encore se dégrader au vu de l’état des réservations.
Certes, les opérateurs du transmanche ont bénéficié d’un soutien complémentaire avec le remboursement intégral des cotisations salariales et de prêts garantis par l’État pour limiter les premiers mois de baisse d’activité. « Toutefois, ce dispositif serait sélectif et ne s’appliquerait pas aux lignes internationales bénéficiant déjà d’un soutien public local », s’inquiète Bertrand Bellanger, le président du conseil départemental de la Seine-Maritime qui vient d’adresser un courrier au premier Ministre Castex afin de l’alerter sur le risque que fait peser cette disposition sur la ligne Dieppe-Newhaven. Celle-ci est exploitée en délégation de service public (DSP) par DFDS Seaways, « qui a accumulé des millions d’euros de pertes financières depuis mars dernier ».
Bertrand Bellanger rappelle que la Seine-Maritime injecte actuellement 26 M€ par an dans cette liaison qui génère 500 emplois directs et 155 M€ de retombées économiques sur le territoire français. Avant de conclure : « L’exécution du contrat de DSP, dont le terme est prévu fin 2022, voire son renouvellement, pourrait être compromis s’il s’avère que ce type de service ne peut bénéficier de l’appui de l’État. »
Robert Querret