Cela plusieurs mois que la société monégasque pilote sa sortie du vrac sec pour se positionner sur le marché des EMR et éolien offshore. Étape décisive : changement de nom.
La société monégasque, qui a mis une décennie à se forger un nom et une réputation dans le vrac sec, tourne symboliquement une page. Elle s’offre un nouveau nom comme pour mieux marquer sa rupture stratégique avec son ancien monde. Eneti est la nouvelle identité que la compagnie proposera à son conseil d’administration le 3 février au cours d’une assemblée générale extraordinaire.
Scorpio Bulkers, basé à Monaco et côté sur le marché NYSE de New York, a annoncé le 3 août 2020 son intention d’abandonner le transport maritime de vrac sec et d’investir dans une flotte de navires d'installation d'éoliennes. Depuis, elle vend tambour battant ses vraquiers, qu'elle détient encore à 100 % (37 unités avec la dernière vente) ou qu'elle loue en crédit-bail (5 sont sous contrat d’affrètement dont le dernier expire en juillet).
Un repositionement coûteux
Avec le produit de la vente de sa flotte (43 navires), elle investira dans le premier navire incarnant son changement d’identité et d’univers, dont le coût est estimé à 290 M$. Elle a planifié une livraison en 2023 et envisage de se doter d’une flotte de huit navires dans un premier temps, jauge jugé optimale par le directeur général Robert Bugbee pour couvrir les risques opérationnels. Au-delà, il estime que la moindre vacance de location placerait la société en zone d’inconfort.
Ces dernières heures, Scorpio Bulkers a conclu un accord avec une tierce partie (non communiquée) pour vendre le SBI Lynx, un kamsarmax construit en 2018 par le chantier naval chinois Yangzjiang, pour environ 22,25 M$. Sa livraison est prévue au cours du premier trimestre 2021.
Adeline Descamps