« Les taux d'affrètement à temps [6-12 mois] ont atteint des sommets en novembre 2021. L'évolution depuis lors pourrait indiquer un assouplissement ou une normalisation du marché. Mais cela est trompeur car la structure du marché de l'affrètement a changé, passant d'un marché spot à un marché à terme avec des périodes plus longues. Les contrats à terme ont augmenté de manière significative », a expliqué le propriétaire allemand de navires à l’occasion d’un point sur son marché auprès des investisseurs.
L’armateur, coté à Oslo, estime que l’année a démarré plus fort encore que ne l’avait été 2021. « Les perturbations, les congestions portuaires et les pénuries continuent à animer le marché et s'accentuent même. Dans un marché à guichets fermés, les opérateurs tentent de s'assurer une capacité à l'avance. Le manque de capacitésa également entraîné une augmentation significative de la période moyenne d'affrètement », justifie-t-il.
Les contrats pluriannuels modifient le marché de l’affrètement
Sept contrats pluriannuels
Au cours des dernières semaines, le propriétaire de navires a conclu sept contrats d'affrètement pluriannuels supplémentaires. Et à des taux particulièrement élevés – un de 1 300 EVP à 27 750 $/j et un de 3 586 EVP (AS Nadia) à 61 000 $/j – et pour des durées comprises entre 36 et 39 mois. Parallèlement, il a vendu l'AS Patricia pour 34,3 M$, un porte-conteneurs de 2 474 EVP qu’il avait acquis pour 9,9 M$. La livraison est prévue à la fin du premier trimestre 2022. Depuis début 2021, la société a vendu 12 navires pour une valeur de 288 M$ et en a acquis autant pour 112 M$.
Au 1er janvier 2022, les revenus contractuels de MPC ont atteint 1,2 Md$, avec des bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) de 854 M$. L’assemblée générale, convoquée pour le 28 janvier 2022, devrait valider la distribution de dividendes sur la base des 75 % des bénéfices nets ajustés.
Une demande toujours supérieure à l’offre
Alors que les perspectives de la demande font l’objet de réajustements permanents, du fait des incertitudes économiques et des politiques mondiales, l’armateur reste confiant pour 2022 et 2023, estimant la demande de transport supérieure à l’offre (sur la base du carnet de commandes existant).
La société fait valoir des revenus TCE (revenus nets des dépenses, divisés par les jours disponibles pour la période concernée) de 26 402 $/j en 2022, 28 336 $ en 2023, 31 345 $ en 2024 et 46 585 $ en 2025.
Selon ses données, 82 % des jours sont fixés en 2022, 57 % en 2023 et 30 % en 2024.
Taux d'affrètement des porte-conteneurs
Selon les dernières évaluations de l'indice de référence ConTex, les contrats de douze mois pour les porte-conteneurs d'une capacité comprise entre 5 700 et 6 500 EVP dépassent actuellement les 100 000 $ par jour, trois fois plus que les niveaux observés il y a 18 mois.
La pénurie de navires est telle que les courtiers ont assisté à quelque transactions d’un nouveau genre : les armateurs de porte-conteneurs « approchent désormais les propriétaires, non exploitants, de navires qui ne seront pas affrétés avant 2023, pour leur proposer de les racheter avec une légère remise ». Dans la catégorie des navires de grande taille, peu seront libérés de l’affrètement avant 2023.
A.D.