Les rapports financiers du troisième trimestre seront sans aucun doute le point culminant du cycle actuel et la période de référence la plus solide depuis la pandémie. Maersk, qui n'est plus le leader depuis quelques années, restent le prescripteur de la classe des armateurs de porte-conteneurs, ne serait-ce qu'en ouvrant les fenêtres financières. Dans ses résultats préliminaires, qui seront confirmés le 31 octobre, le groupe danois fait état d'un chiffre d'affaires de 15,8 Md$ (versus 12,1 Md$ à la même époque de 2023), d'un résultat opérationnel avant amortissement sur immobilisations (Ebitda) de 4,8 Md$ (contre 1,9 Md$) et d'une marge d'exploitation (pour le groupe) de 20,9 % pour le dernier trimestre. Le numéro deux mondial devrait afficher de meilleurs résultats au troisième trimestre, car les taux de fret plus élevés du premier semestre se sont répercutés sur son modèle assis sur des contrats long terme.
À la traîne
Sans cela, Maersk a enchaîné les exercices trimestriels en sous-régime. Il fut le seul grand transporteur à avoir rapporté une marge négative au premier trimestre en dépit de revenus moyens par conteneur transporté en hausse de 23 %... Au deuxièmertrimestre, sa division Ocean (activité maritime) a enregistré une marge de 5,6 %, bien en deçà de la moyenne de 21,6 % des principaux transporteurs.
Le Danois s'attend désormais à un Ebit de 5,2 à 5,7 Md$ pour l'année alors que ses précédentes estimations tablaient sur 3 et 5 Md$. Il prévoit un Ebitda entre 11 et 11,5 Md$ (contre 9 à 11 Md$ précédemment). Il a également confirmé ses perspectives de croissance du marché en 2024, à 6 % d'une année sur l'autre.
Nouvelle commande au GNL
Le courtier grec Xclusiv Shipbrokers lui a prêté dernièrement une commande ferme de six porte-conteneurs de 16 000 EVP à double carburant GNL (et six options) confiée au constructeur chinois New Times Shipbuilding. Le fait a ajouté aux rumeurs croissantes selon lesquelles le transporteur danois est en train de reconsidérer son pari sur le méthanol vert comme futur carburant marin.
La compagnie danoise devrait payer 200 M$ pour chaque navire, la livraison étant prévue pour 2028. Si les options sont exercées, la valeur totale du contrat atteindra les 2,4 Md$. Elle vient à peine de placer six navires-citernes de 16 000 EVP à double alimentation en GNL chez Hanwha Ocean pour une valeur contractuelle totale de 1,25 Md$.
Maersk avait annoncé, à l'occasion de la publication de son deuxième trimestre, un programme de renouvellement de sa flotte concernant 32 porte-conteneurs. L'armateur voit désormais son avenir en multicarburant, y compris le biométhane liquéfié (bio-LNG) qu'il a tant critiqué. Une fois les navires livrés, environ 25 % de sa flotte sera équipée de moteurs bicombustibles.
Adeline Descamps