Inflation : CMA CGM baisse à nouveau ses tarifs

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Quelques semaines après avoir consenti un geste pour alléger le porte-monnaie des Français en réduisant ses taux de fret pour les biens de consommation importés par ses clients français de la grande distribution, CMA CGM revoit encore ses tarifs, élargit la base de clientèle éligible et de contrats concernés. 

Dans un contexte d’inflation généralisée et alors que la première partie du projet de loi sur le pouvoir d’achat a été adopté en première lecture le 22 juillet après quatre jours de débat, CMA CGM prend de nouvelles mesures en faveur du porte-monnaie des Français.

Après avoir annoncé fin juin une baisse de 500 $ le conteneur de 40 pieds pour les biens de consommation importés via les ports français par ses clients de la grande distribution ainsi que pour la totalité des importations vers les territoires ultramarins, l’armateur français de porte-conteneurs revoit ses tarifs et élargit la base de clientèle éligible ainsi que les contrats concernés.

À compter du 1er août et pour une durée de un an, le taux de fret sera réduit de 750 € par conteneur pour toutes les importations en Métropole depuis l’Asie ainsi que pour la totalité des importations dans les DOM TOM. Initialement destinées à 14 grandes enseignes de la grande distribution en métropole, les mesures sont par ailleurs étendues à l’ensemble de ses clients en France, grands groupes comme PME et TPE. Et elles concernent le marché au comptant comme les contrats long terme.

Par ailleurs est prévue une baisse de 100 € par conteneur 40 pieds pour toutes les exportations françaises (hors DOM-TOM). Elle vise plus particulièrement, selon le groupe marseillais, « à soutenir la compétitivité des entreprises exportatrices, tout particulièrement des TPE et PME. » L’ensemble représenterait des réductions jusqu’à 25 % du taux de fret et un manque à gagner pour le groupe de 25 M€ par mois.

Décisions prises après échanges avec les associations professionnelles 

Ces mesures, qui ont fait l’objet selon les déclarations de CMA CGM de discussions avec ses clients et certaines fédérations dont la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises), ont été en outre concertées avec le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Le gouvernement s’était attribué la paternité des premières mesures annoncées fin juin. Bruno Le Maire, locataire de Bercy, avait indiqué, lors d’un point presse à l’occasion du bilan de la présidence française du conseil de l'Union européenne (PFUE), que le gouvernement « fera les comptes » à la fin de l'année avec les entreprises, qui ont bénéficié de la forte inflation, pour vérifier qu'elles ont utilisé « une partie de leurs profits pour soulager le pouvoir d'achat des ménages ». 

Impact de telles mesures sur le pouvoir d’achat 

« Nous travaillons notre proposition. Nous allons prendre de nouvelles mesures », avait annoncé Rodolphe Saadé, le PDG du groupe, il y a quelques jours, à l’occasion de son audition devant les sénateurs, où il a dû, entre autres, légitimer ce qui est désormais qualifié de « superprofits ».

Il était alors interrogé sur les efforts consentis par son entreprise pour « soutenir l’économie française » alors que la flambée des taux de fret a été rendue responsable par l’OCDE de l’inflation au niveau mondial.

« Nous ne transportons ni blé, ni énergies, ni pétrole donc notre impact sur l’inflation est très faible », soulignera le dirigeant. L’impact serait encore moins évident sur le marché français, où excepté les bananes des Antilles et les fruits exotiques, il y aurait peu de produits alimentaires concernées par les importations.

« Il faut garder le sens de la mesure dans ce qui exigé à notre secteur. Le coût du transport ne représente que 4 % du coût d’un produit en moyenne selon une étude de Barclays publiée en janvier dernier », avait aussi rappelé Rodolphe Saadé lors de son allocution.

Suivi des faits 

Le PDG de CMA CGM, qui se dit en faveur « des bénéfices utiles », rappelle qu’il « est essentiel que ces baisses soit répercutées sur les prix des produits destinés aux consommateurs finaux et que les services du ministère puissent s’en assurer. »

Dans les territoires ultramarins, les dispositifs de contrôle des prix à la consommation existent via le dispositif Bouclier Qualité/Prix (BQP) pour les produits alimentaires, d’hygiène corporelle, de nettoyage et le petit équipement ménager. En métropole, c’est moins évident.

Adeline Descamps

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