Guerre commerciale : la Chine s’attaque désormais aux vins australiens

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Depuis quelques semaines, Pékin et Canberra se livrent à des amabilités commerciales. La seconde puissance économique mondiale a déjà sanctionné l’Australie, notamment en suspendant ses importations de boeuf ou en imposant des droits de douane prohibitifs sur ses céréales. Elle s’en prend cette fois aux vins tout en permettant à quatre vraquiers de décharger le charbon australien après des semaines au large des ports chinois. Entre Dégel et...

Les tensions entre les deux partenaires commerciaux sont vives depuis quelques années, notamment depuis que Huawei s'est vu interdire de construire le réseau 5G australien. Elles se sont récemment exacerbées lorsque le Premier ministre australien, Scott Morrison, a requis une enquête sur les causes de la pandémie qui a éclaté dans la ville chinoise de Wuhan. Immédiatement, les centrales électriques et les aciéries chinoises ont reçu l'ordre de cesser d'utiliser le charbon australien et les ports de décharger les cargaisons avait révélé Bloomberg en octobre.

Cette fois, Pékin n’interdit pas vraiment l’importation de vin en provenance d’Australie mais c’est tout comme. Accusant les producteurs australiens de dumping, les autorités chinoises ont le 27 novembre décidé de leur imposer dès le lendemain des droits de douane allant de 107,1 à 212,1 %. Ce qui met leurs vins à un tel prix dans les magasins chinois qu’ils seront pour une grande majorité quasi invendables. Une mesure qui s’applique aux bouteilles bloquées dans les ports chinois depuis le 6 novembre. Frappé d’une taxe de 169,3 %, le principal exportateur australien Treasury Wine Estate a d’ailleurs déclaré trois jours plus tard qu’il allait se retirer du marché chinois bien qu’y ayant engrangé près d’un tiers de ses revenus en 2020.

Plus généralement, c’est un coup de massue pour l’ensemble de la filière viti-vinicole australienne qui exporte 62 % de sa production. La Chine est en effet son premier client en valeur et le troisième en volume avec 123 millions de litres d’une valeur de 1,17 Md$ entre le 1er octobre 2019 et le 30 septembre 2020. L’équivalent de plus de 20 000 conteneurs de 20 pieds.

Les tensions entre la Chine et l’Australie mettent le vrac sec sur le qui-vive

Dégel ou exception ?

En revanche, le géant asiatique semble se détendre sur un autre front à moins que cela ne soit que des exceptions accordées pour répondre à une demande spécifique. S’appuyant sur les données de la société d’informations économiques Kpler, Bloomberg a indiqué que quatre de la soixantaine des capesize et panamax en attente depuis des semaines au large de certains ports chinois, ont été autorisés à décharger. 

Parmi ceux-ci, selon Kpler : le Alpha Era, qui attend avec cargaison de 135 000 t de charbon thermique australien depuis près de six mois, est en passer de pouvoir décharger dans le port de Fangchenggang, au sud de la Chine, tout comme le Dong-A Oknos. Les Dong-A Eos et le Dong-A Astrea auraient déjà pu décharger à Jingtang mais sans que la cargaison ait pu à cette heure être dédouanée.

Les prix du charbon à coke chinois ont atteint, ces derniers jours, leur plus haut niveau en quatre ans, une nouvelle vague épidémique ayant ralenti les passages à la frontière de la Mongolie, affectant le transport routier.

Thierry Joly (avec contribution A.D)

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