Un baptême en duo. Deux cérémonies ont eu lieu coup sur coup au chantier Hyundai Mipo Dockyard, situé à Ulsan en Corée du Sud. Le 18 avril, Grimaldi a réceptionné le Great Antwerp, première livraison en six ans d'un navire spécifiquement construit pour transporter des conteneurs, de véhicules et du fret roulier sur des itinéraires de longue distance, après celle en mai 2017 de l'Atlantic Sun pour ACL, filiale du groupe napolitain.
Le 20 avril a été lancée la construction du Great Lagos matérialisée par sa mise à l'eau. Les deux premiers navires la classe G5 de Grimaldi portent les noms de deux des principaux hubs portuaires utilisés par le transporteur italien, qui les exploitera sur ses lignes reliant l’Europe du Nord à l’Afrique de l’Ouest.
Des con-ros rares sur les routes longue distance
Les sisterships partagent les mêmes caractéristiques : 250 m de long, 38 m de large, 45 684 tpl et un tirant d'eau de 11,2 m. Les con-ros offrent une capacité de 4 700 m linéaire de fret roulant, 2 500 voitures et 2 000 EVP. Mais ils sont exceptionnels pour d'autres raisons : ils sont rares sur les lignes au long cours. Grimaldi, Linea Messina et la National Shipping Company of Saudi Arabia (Bahri) sont les trois seuls transporteurs à les exploiter sur ces routes. Leur flotte consolidée ne représente que 0,5 % de l'ensemble de la flotte de ligne.
Le groupe italien est est de loin le plus grand opérateur, avec 35 navires en service reliant l'Europe et l'Amérique du Nord à l'Afrique occidentale et centrale et à la côte est de l'Amérique du Sud.
Plus grands mais aussi plus économes
Par rapport à la classe précédente G4, construit en 2014 et 2015, les navires 5G, attendus entre cette année et 2024, sont destinés à remplacer ceux en service depuis 25 ans. S'ils ont le même linéaire roulier, ils peuvent embarquer deux fois plus de conteneurs (jusqu'à 983 EVP sur le pont). Ils sont non seulement plus grands mais aussi plus économes (réduction de la consommation de carburant d'environ 8 %). Grimaldi avance que chaque unité pourra réduire ses émissions de CO2 de 43 % par rapport aux autres navires mixtes de sa flotte, du fait de moteurs et générateurs plus efficients, conformes à la norme NOx Tier III, de l'optimisation de la carène et de l'hélice du gouvernail.
La classe G5 est en outre conçue pour se connecter au réseau électrique terrestre (lorsqu'il est disponible). Toute la classe G est équipée de leur propre matériel de manutention (les G5 sont appareillés d'une paire de grues Liebherr à tribord). À 72 t/jour, la consommation est des G5 sera égale à celle des G4 mais inférieure de 10 % à celle des G3.
Des commandes au diapason du marché
Ces navires seront néanmoins alimenté au HFO, contrairement aux PCTC (pure car and truck carrier) commandés par Grimaldi au chantier chinois CMI : en janvier, le groupe italien a fait passer de dix à quinze unités sa commande de car-carriers, dont les moteurs ont été configurés pour fonctionner à l’ammoniac. Ils seront livrés de 2025 à 2027.
Si l’on ajoute aux cinq navires polyvalents G5 et quinze PCTC les deux navires ro-ro hybrides de classe GG5G et deux unités ro-pax de classe Superstar pour sa filiale Finnlines, le groupe Grimaldi va prendre livraison de 25 navires neufs au cours de cinq prochaines années, pour un investissement total de 2,5 Md$.
Étienne Berrier