En feu depuis depuis deux jours et à la dérive dans le Golfe de Gascogne, le roulier de l'armateur italien Grimadi a coulé à 15h26 le 12 mars à 333 km à l'ouest des côtes françaises. Le roulier contenait 365 conteneurs dont 45 contenant des matières dangereuses tandis qu'il avait, dans ses soutes, 2 200 tonnes de fuel lourd. Une nappe d’hydrocarbures a été détectée.
Après plusieurs jours à la dérive, toujours en feu en dépit de différentes tentatives de secours, Le Grande America a fini par couler le 12 mars à 333 km à l'ouest des côtes françaises. Ce sont désormais les risques de pollution qui suscitent toutes les inquiétudes : le roulier contenait 365 conteneurs, a annoncé, mercredi 13 mars, le préfet maritime de l’Atlantique, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses tandis qu'il avait dans ses soutes 2 200 tonnes de fuel lourd. L’armateur Grimaldi a été mis en demeure de « mettre fin au danger pour la navigation et l’environnement marin représenté par les conteneurs et autres éléments à la dérive » et de « traiter les éventuelles pollutions maritimes », a indiqué le préfet Jean-Louis Lozier à l'occasion d'une conférence de presse. La préfecture maritime de l’Atlantique a en outre ajouté qu'une nappe d’hydrocarbure, d’une dizaine de kilomètres de long pour un kilomètre de large, avait été détectée par un avion de patrouille maritime.
Le roulier avait déclaré un incendie à son bord dans le week-end du 9 et 10 mars, alors qu'il se trouvait à quelque 250 km au sud-ouest de la pointe de Penmarc'h (sud Finistère) et faisait route sur Casablanca au Maroc, qu'il devait rallier mardi 12 mars dans la soirée. Il devait ensuite effectuer plusieurs escales dans des ports africains, notamment à Dakar au Sénégal, Conakry en Guinée et Freetown en Sierra Leone avant de mettre le cap sur le Brésil. Dans un premier temps le commandant du Grande America avait déclaré vouloir rallier La Corogne en Espagne. Toutefois l'incendie parti des conteneurs embarqués ayant gagné en intensité, il s'était résolu à abandonner le navire en utilisant un seul canot de sauvetage. Les 26 membres d'équipage et un passager ont été évacués, sains et saufs. Lundi et mardi, les différentes interventions – une frégate multi-missions (FREMM) de la Marine Nationale l'Aquitaine, le BSAA (Bâtiment de soutien et d'assistance affrété) VN Sapeur, le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon – ont été vaines.
L'association écologiste Robin des Bois, qui entend porter plainte pour pollution et abandon de déchets auprès du tribunal de grande instance de Brest, avait dès le 12 mars pointé le risque que « des déchets d’hydrocarbures et des déchets flottants se dispersent en mer et arrivent sur le littoral français, notamment de Bretagne sud, des Pays de la Loire et d’Aquitaine. En conséquence, il serait raisonnable de pré-positionner des moyens de lutte contre la pollution (Polmar) », suggérait-elle alors.
A.D.
[Ecrit le 12 mars - Mis à jour le 13 mars 2019 à 22h40]