Déficitaire en mars 2020, ZIM va verser un dividende « spécial » en mars 2021

Alors qu’il y a un an à la même période, le transporteur israélien se rétablissait mais était encore déficitaire, la compagnie s'apprête à verser, à l’issue d’un trimestre très rentable, un dividende d'environ 238 M$ en plus de celui prévu pour l’année. Désormais coté en bourse, l’armateur présente un bénéfice net record de 589,6 M$ et un résultat d'exploitation en hausse de 2 645 %. 

Avant l’année 2020, invariablement, l’armateur israélien scandait chacun de ses exercices trimestriels en soulignant l’instabilité des taux de fret et des coûts de soute. La citation n’a jamais quitté les communiqués trimestriels de la société depuis au moins deux ans. Elle a trouvé depuis 2020 un autre emploi. En termes de volatilité des taux de fret, les armateurs sont tous royalement servis.

L’israélien, qui avait perdu des parts de marché en 2019 établi par Alphaliner en passant du 11e au 12e rang mondial, avait pourtant commencé à sortir de la nasse cette année-là à la faveur de sa coopération opérationnelle avec l'Alliance 2M (Maersk et MSC) sur plusieurs lignes entre l'Asie et les côtes est et ouest-américaines, notamment. 

Alors qu’il y a un an à la même période, ZIM se rétablissait mais était encore déficitaire (perte de 11,9 M$), la compagnie versera en septembre, à l’issue d’une échéance trimestrielle très rentable, un dividende spécial d'environ 238 M$ en août aux détenteurs d'actions ordinaires (soit 2,00 $ par action) en plus de celui qui est prévu pour l’année 2021. Le conseil d’administration doit encore l’approuver mais la société prévoit à ce titre de distribuer 30 à 50 % du bénéfice net réalisé cette année.

En faisant miroiter des dividendes futurs, le transporteur canalise la vente des titres que détiennent les actionnaires historiques, dont la sortie pourrait créer une pression à la baisse.

En 2019, ZIM est passé d'un gros déficit à de petits bénéfices

Taux de fret en hausse de 76 %

ZIM, qui a profité à la fois des déboires de la compagnie singapourienne PIL et de ses investissements dans la flotte pour se hisser parmi les dix premiers transporteurs mondiaux (1,7 % de parts de marché avec un peu plus de 418 000 EVP de capacité conteneurisée), revoit à la hausse ses estimations pour l’année. La société projette désormais un résultat d'exploitation avant intérêts, impôts et amortissement (Ebitda) dans une fourchette entre 2,5 et 2,8 Md$ et un résultat d’exploitation (Ebit) entre 1,85 et 2,15 Md$.

Désormais coté en bourse où son titre se comporte très bien après des débuts chaotiques (introduction en bourse au prix de 15 $ par action, chute à 11,38 $ dans les heures qui ont suivi pour s’établir ces derniers jours à 45,45 $), l’armateur présente un bénéfice net trimestriel record de 589,6 M$ (soit 5,35 $ par action), un Ebitda ajusté de 821 M$ en hausse de 744 % sur un an et un résultat d'exploitation de 683,5 M$, 2 645 % supérieur à celui d’il y a un an.

Volume en hausse de 28 %

Le transporteur a vu ses volumes progresser de 28 % durant les trois premiers mois de l’année (818 000 EVP versus 638 000 EVP au premier trimestre 2020) ce qui lui permet de tirer ses revenus à 1,74 Md$ (+ 112 % par rapport à l'année précédente). Plus que ses pairs, la société tire parti de la hausse des taux de fret qui, à 1 925 $, ont bondi de 76 % au cours de ce premier exercice de l’année par rapport au premier trimestre 2020. La société est avantagée par son exposition au boom de la consommation américaine car elle offre sur le transpacifique la plus grande capacité avec 45 % du marché.

ZIM renoue avec les liquidités et se retrouve avec une trésorerie générée par les activités d'exploitation de 777,4 M$ à l’issue des trois premiers mois de l’année contre 101,6 millions il y a un an. Quant à sa dette, elle passe de 1,24 Md$ à 915 M$ en trois mois. Soit un ratio de 0,5x contre 1,2x au 31 décembre 2020.

Seaspan commande 10 porte-conteneurs au GNL pour ZIM

Une exécution sans faille

« C'est vraiment un moment capital dans les 75 ans de notre histoire, a indiqué à l’occasion de la présentation des résultats, Éli Glickman le PDG de la compagnie qui se félicite de représenter le premier transporteur mondial de conteneurs coté à la bourse de New York. « Nous avons généré le bénéfice net, l'Ebitda et le flux de trésorerie trimestriels les plus élevés de notre histoire tout en continuant à offrir les meilleures marges du secteur. Nous avons également renforcé de manière significative notre bilan avec des capitaux propres dépassant désormais le milliard de dollars. Nous avons considérablement renforcé notre position sur le marché stratégique et en pleine croissance qu’est le transpacifique. »

La compagnie a gardé la même couverture contractuelle qu'en 2020, avec des contrats à un an, alors que ses clients étaient prêts à accepter des engagements à plus long terme en échange de tarifs plus bas.

Pour rappel, en février 2021, la compagnie dont la totalité de la flotte (96 navires) est affrétée à l’exception d’une unité, a annoncé un accord d'affrètement à long terme avec Seaspan de dix porte-conteneurs bicarburant au GNL de 15 000 EVP pour desservir le commerce Asie-côte est des États-Unis.

Adeline Descamps

 

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