Au cri de « call to action for shipping decarbonization », quelque 150 signataires, parmi lesquels Maersk, Hapag-Lloyd, MSC, MOL, Euronav, BW LPG, Trafigura, le port de Rotterdam, BHP, Cargill, DSME, Rio Tinto, Shell et BP, appellent ainsi les dirigeants mondiaux à s’engager à respecter les accords de Paris.
Cette manifestation d’humeur, initiée par la coalition Getting to Zero, un partenariat entre le Forum maritime mondial, le Forum économique mondial et Friends of Ocean Action, est devenue un signe de ralliement. À la veille du sommet sur le climat à Washington, en avril, à l’invitation du président américain Joe Biden, les grandes organisations professionnelles avaient également donné de la voix.
De même, chaque réunion à l’OMI avec ce sujet à l’ordre du jour génère une mise sous tension pour que soient adoptés à la fois un objectif d'émissions nettes nulles pour 2050 mais aussi une mesure basée sur le marché, telle qu'une taxe sur le carbone, qui aidera selon ses promoteurs à atteindre l’objectif en réduisant l'écart de prix entre les carburants conventionnels et alternatifs. Les débats sur les mesures fondées sur le marché sont à l’ordre du jour d’une session intertechnique en octobre avant la séance du comité de protection du milieu marin (MEPC) fin novembre.
Décarbonation essentielle
Cette fois, les signataires de la déclaration demandent à ce que soit élaboré un plan de mise en œuvre « clair et équitable » d’ici l'adoption de la nouvelle stratégie de l'OMI en matière de GES en 2023 (l'OMI a convenu en 2018 de réduire les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime international d'au moins 50 % d'ici 2050 par rapport à 2008 mais elle doit réviser cet objectif en 2023) ; à soutenir les projets de transport maritime à émission zéro à l'échelle industrielle (incitations au déploiement de carburants et de navires à émissions nulles) ; à mettre en œuvre des mesures qui fassent du transport maritime à émission zéro le choix par défaut d'ici 2030.
« La décarbonisation du transport maritime est à la fois essentielle pour parvenir à des émissions mondiales nettes nulles et de plus en plus urgente. Les décideurs politiques ont une occasion historique d'accélérer ce processus en introduisant une taxe carbone mondiale sur les carburants marins », a déclaré Jeremy Weir, PDG de Trafigura, dans un communiqué de presse. Le négociant en matières premières est l’un des premiers à avoir plaidé pour une taxe sur les émissions générées par le secteur et avait proposé qu’elle soit de 250 à 300 $ par tonne d'équivalent CO2.
A.D.