Quelques semaines seulement après qu’on lui a attribué la commande de douze navires de 13 000 EVP au méthanol passée au constructeur sud-coréen Hyundai Samho Heavy Industries, CMA CGM serait à l’origine d’une autre commande importante, cette fois au chantier naval chinois Jiangnan (groupe CSSC) pour une série de six navires de 16 000 EVP, également avec une propulsion bicarburant au méthanol. Alphaliner reprend à son compte dans sa dernière note cette spéculation qui court les rédactions. Au prix unitaire estimé à 175 M$, le numéro trois mondial de la ligne régulière pourrait investir 1,05 Md$ pour cette nouvelle série, dont les livraisons sont prévues pour 2025 et 2026.
L’armateur français a passé sa première commande au méthanol en juin 2022 avec six unités de 13 000 EVP. Elle a été complétée depuis par une autre série de douze de 15 000 EVP, annoncée par Rodolphe Saadé en personne lors des Assises de l’économie de la mer début novembre. Une sortie qui ne paraissait pas contrôlée.
CMA CGM et Maersk au coude à coude avec le méthanol
Une nouvelle bataille s’annonce. Si l’ensemble de ces commandes étaient confirmées (de façon ferme), elles porteraient la flotte au méthanol du groupe de transport et logistique, ardent promoteur du GNL, à 522 000 EVP d’ici 2026, loin devant Maersk avec ses 300 000 EVP, pourtant pionnier du méthanol et détracteur du GNL de la première heure.
Pour Alphaliner, sur la base des commandes fermes et à l’horizon 2025, les porte-conteneurs au méthanol totaliseraient déjà une capacité de 336 000 EVP. Á ce train, elle pourrait rapidement égaler la flotte en commande au GNL de CMA CGM qui comptabilise à ce stade 407 000 EVP. CMA CGM, qui s’investit financièrement dans les prolongements décarbonés du GNL (bio-GNL, biométhane, méthane de synthèse), semble se diriger vers une stratégie de décarbonation bipolaire.
A.D.