Neoline engrange les contrats de marque. Le groupe français de cosmétiques Clarins – présent dans plus de 150 pays avec 28 filiales – se joint à quelques autres marqueurs de référence française qui ont fait le choix de la propulsion vélique pour le transport d’une partie de leur fret. Après les véhicules de Renault, les nacelles élévatrices de Manitou, les bateaux de plaisance de Bénéteau, les bouteilles de cognac de Hennessy, les pneumatiques de Michelin.
Le groupe français qui déclare avoir atteint la neutralité carbone sur les scopes 1 et 2 et le fret aérien, vient de signer une lettre d’engagement avec Neoline par laquelle Clarins entend confier 20 % de ses exportations à destination des États-Unis à Neoline. Soucieuse d’axer son propos sur son attitude progressiste, la société que nous avons sollicitée n’a pas apporté les précisions nécessaires quant à ses volumes annuels exportés et la part entre les différents modes de transport. Quant aux 20 % de ses exportations qu’elle entend confier au premier voilier cargo de l’armateur nantais, ils ont jusqu’à présent transportés par porte-conteneurs entre Le Havre et New York.
Pour Neoline, c’est le deuxième contrat de l’année signé après celui enregistré avec Michelin il y a trois mois alors que la compagnie est en train de finaliser son tour de table financier et qu’elle prévoit le lancement de la construction de son premier navire cet été. « L’engagement de Clarins à nos côtés est un signal fort », a indiqué Jean Zanuttini président de Neoline.
Conteneurs et unités roulantes
Pour rappel, l’armateur envisage d’opérer à partir de 2023 une ligne pilote, au départ de Saint Nazaire-Montoir de Bretagne avec des escales à Saint Pierre et Miquelon, Halifax (Canada) et Baltimore (États-Unis) à l’aide de un puis deux navires en rotation de façon à assurer un départ tous les quinze jours.
Le Neoliner, dont la construction a été confiée à Neopolia (un cluster d’entreprises ligérien) est un navire de 136 m de long équipé de 4 200 m² de voiles avançant un transit-time de neuf jours pour Halifax et treize jours pour Baltimore à une vitesse de 11 nœuds.
Michelin, accord spécifique
Équipé de deux rampes, il est conçu pour des unités de taille et d'emballages différents dans deux espaces de chargement, conteneurs et unités roulantes. Les capacités seront optimisées par l'utilisation de ponts mobiles permettant également au navire de charger du colis lourd ou hors gabarit jusqu'à 200 t et 9 m de haut. Au total, le cargo voilier affiche une capacité de transport de 280 EVP, 5 000 t de fret conventionnel ou 1 500 mètres linéaires et 500 voitures.
Le précédent accord avec Michelin était doublement intéressant pour Neoline dans la mesure où il offre à l’armateur du fret dans le sens Amérique du Nord-Europe alors qu’il s’agit jusqu’alors d’exportations européennes dans le sens Eastbound.
Adeline Descamps