Le sidérurgiste finalise à Fos-sur-Mer un projet de démantèlement des navires qui doit lui permettre de récupérer 100 000 t d’acier recyclé dès 2025. Il contribuera ainsi à atteindre ses objectifs de décarbonation de l’industriel tout en structurant une filière porteuse pour l’industrie navale.
Pour atteindre ses objectifs de décarbonation, ArcelorMittal mise sur un projet de démantèlement de navires qui devrait prendre forme dans les prochains mois, tout près de son site de Fos-sur-Mer. Le producteur d’acier remplace déjà de la fonte par de l’acier recyclé qu’il achète aux déchetteries ou via des filières internationales de déconstruction. Mais d’ici 2025, il souhaite multiplier par cinq sa capacité.
Pour passer de 100 000 à 500 000 t d’acier recyclé, ArcelorMittal va d'abord investir 63 M€ afin de parvenir à porter l’alliage à une température suffisamment élevée avant de le mélanger à la fonte. En visite dans l’aciérie le 26 mars, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé le soutien de l’État par le biais d'une aide de 15 millions d'euros débloquée dans le cadre du plan France relance.
Recyclage des navires : la situation ne s'est pas améliorée en 2020
Captage et recyclage du carbone
Cet investissement s’inscrit dans le programme « Aciers circulaires de Fos » qu’a lancé l’aciériste. Le démarrage des chantiers est prévu à l’automne pour une mise en service en 2022 et 2023. L’objectif du groupe est de réduire de 30 % ses émissions de CO2 en Europe d’ici 2030, puis d’atteindre la neutralité carbone en 2050. En novembre 2020, l’usine avait présenté sa feuille de route et ses premiers projets majeurs de décarbonation articulés autour de deux axes : le captage et le recyclage du carbone des installations de production d’acier, et l’augmentation de la part d’acier recyclé dans la production.
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100 000 t recyclées en 2025
La construction d’une plateforme de démantèlement des navires « d’envergure industrielle » devrait largement contribuer à ce second axe. Selon l’un des partenaires du consortium, ce projet labellisé Opération d’intérêt régional (OIR) par le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2017 devrait aboutir « avant l’été ». S’ouvrira ensuite une période d’enquête publique avant le lancement des travaux. Le futur site de démantèlement devrait jouxter les installations d’ArcelorMittal : « un dock flottant » sera installé pour accueillir la première année une dizaine de navires, soit 100 000 t d’un acier « de qualité supérieure ».
En 2013, un premier projet, baptisé Green Med, avait été présenté à la suite d'un appel à projets régional. Le consortium constitué autour du groupe Colas envisageait un chantier capable de déconstruire des navires de 80 m dans un premier temps, puis de 180 m. Le projet sur lequel travaille ArcelorMittal devrait être « similaire », selon l’industriel.
Caroline Garcia
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