Russie : quatre compagnies maritimes et une quinzaine de navires visés par la nouvelle salve de sanctions américaines

Audax

La compagnie singapourienne Red Box Energy Services se retrouve sur la liste des sanctions américaines avec ses deux navires Audax et Pugnax.

Crédit photo ©Novatek
Nouvel arsenal de sanctions contre la Russie. Le département d'État américain a cette fois ciblé pas moins de 200 entreprises et personnes russes ou étrangères, principalement chinoises, stigmatisées pour avoir fourni des composants clés pour le secteur militaro-industriel et le développement des infrastructures de gaz.

Alors que la dernière salve américaine avait dans le collimateur le secteur minier russe, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux États-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits, l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) épingle cette fois les fournisseurs de composants et équipements pour les programmes de défense et les infrastructures énergétiques.

L'actualisation de la liste du bureau du Trésor chargé du contrôle des avoirs étrangers ne contient pas moins de 200 à 300 personnes physiques et entités commerciales ainsi que quatre compagnies maritimes et une quinzaine de de leurs navires. C’est un patchwork cosmopolite de personnes d’origine russe, de la diaspora européenne au regard de leur domiciliation (Belgique, Slovaquie), mais aussi de Chine et d’Azerbaïdjan. `

Des fournisseurs chinois en nombre

Quant aux entreprises, outre des ressortissantes russes, des fournisseurs chinois se trouvent accusés d’avoir fourni des biens ou services dans les domaines des explosifs/munitions, des systèmes de propulsion ou encore d'équipements électroniques et de télécommunications (logiciels, systèmes de gestion, communications automatisées, etc.).

Parmi les sociétés étrangères, seize sont chinoises ou hongkongaises, mais aussi émiraties.

Quatre compagnies maritimes

L’OFAC pointe en outre quatre compagnies maritimes (Eko Shipping, Transstroy Red Box Energy Services et la chinoise CFU Shipping) qui ont fourni des biens ou services dans le cadre du projet Arctic LNG 2, porté par le géant russe du gaz, Novatek, qui devait entrer en service à la fin du premier trimestre 2024.

Le projet a déjà fait l'objet de sanctions européennes interdisant l'exportation depuis le territoire de l'Union européenne de biens et technologies destinés à la liquéfaction du gaz naturel au profit d'une société russe.

Si les sanctions ont ajourné les délais, la compagnie nationale russe a réaffirmé à plusieurs reprises son maintien.

TotalEnergies, qui y était investi à hauteur de 10 % du capital, a dû se retirer en raison des sanctions occidentales. Dans ce projet d’un coût de 21 Md$, Novatek avait aussi pour partenaires Japan Arctic LNG B.V, China National Petroleum Corporation (CNPC) et China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), ces deux dernières ont confirmé leurs participations. La contribution japonaise n'est pas claire.

Pour autant, Novatek a du déclaré la force majeure sur les livraisons en GNL du projet, contraint de vendre son gaz au comptant puisqu'aux engagements financiers étaient liés des contrats à long terme de fourniture de GNL.

Parmi les navires dans le collimateur américain aujourd'hui, principalement des transporteurs de marchandises diverses et de charges lourdes en lien avec le complexe qui prévoit trois trains de liquéfaction de GNL dans la péninsule de Gydan en Sibérie, non loin de Yamal LNG, qui exploite depuis 2017 les ressources de gaz du champ South Tambey.

Une quinzaine de navires

Les compagnies, qui opèrent les navires stigmatisés, naviguent sous pavillon russe (Eko Shipping, Transstroy), singapourien (Red Box Energy Services) ou encore panaméen avec l’exploitant chinois CFU Shipping, opérateur de navires de colis lourds basé à Hong Kong.

Ce dernier voit ses Hunter Star et Nan Feng Zhi Xing sur une liste noire tandis que la compagnie singapourienne est sanctionnée avec ses Audax et Pugnax.

Mais ce sont bien les navires de marchandises générales de Eko Shipping et Transstroy (les deux Arctica dont le nom n’abuse quant à leur destination) qui sont majoritairement visés (Andrey Osipov, Barents, Bering et sept autres).

La nouvelle liste comprend aussi des logisticiens, notamment basés aux Émirats arabes unis, qui auraient organisé l’envoi de pièces destinés aux industriels de la défense. Elle comprend aussi des entreprises chargées de contourner les sanctions par des opérations cherchant à dissimuler l’origine et la provenance via des pays tiers.

Contre-attaque chinoise

Pékin n'a pas tardé à réagir, exhortant les États-Unis à « cesser de dénigrer et de réprimer la Chine et de mettre en œuvre des sanctions illégales et unilatérales », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un message transmis à l'AFP.

Sur la crise ukrainienne, la Chine, qui n'a jamais condamné publiquement Moscou pour l'invasion de l'Ukraine, appelle « au dialogue, s'oppose à tout recours à l'arme nucléaire et exhorte au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays », fait-elle savoir. L'exécutif chinois fait par ailleurs observer que le choix de ses relations commerciales relève de son droit absolu, y compris quand il s'agit de la Russie.

Cette nouvelle vague de sanctions intervient une semaine après le vote arraché dans la doulour à la Chambre des représentants en faveur d'une aide de 61 Md$ pour assistance militaire et économique à l'Ukraine, dont les forces militaires s'efforcent de contenir les avancées russes, notamment en s'attaquant à ses raffineries.

Adeline Descamps

 

 

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